Solarenn annonce la certification HVE de ses producteurs de tomates
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Avec une production en 2018 de 28 000 tonnes de tomates, la coopérative bretonne Solarenn est le cinquième opérateur du pays. Celle-ci a annoncé, le 12 septembre 2019, que ses 28 producteurs de tomates étaient certifiés Haute valeur environnementale (HVE). L’aboutissement d’une démarche engagée dès 2018 par la coopérative. « Nous sentions que les choses bougeaient sur la HVE, se souvient Arnaud Letac, responsable qualité environnement de la coopérative, contactée par Référence environnement. Nous avons également réalisé que cette certification était bien perçue par les ONG, notamment pour le niveau 3, la HVE. »
Une première vague de certification est initiée en février 2019, avec les 24 producteurs déjà engagés dans une démarche « sans pesticide ». La seconde vague est lancée pour quatre autres producteurs en juin 2019.
Peu d’ajustements à mettre en place
Les ajustements à réaliser sont peu importants, la majorité des producteurs certifiés travaillant sans pesticide, et la coopérative répondant au cahier des charges de la distribution Global Gap (1). « Quelques exploitations ont dû rajouter des linéaires de haies ou reconvertir des surfaces fauchées pour en faire du foin », détaille Arnaud Letac. Seul regret de l’intéressé : la non-prise en compte des efforts de la coopérative en matière de protection biologique. En effet, rappelle-t-il, les aspects liés à ce critère ne peuvent être obtenus uniquement si le producteur bénéficie d’une mesure agro-environnementale (MAE). Or, il n’en existe pas en Bretagne pour ce sujet-là. « C’est une des limites du référentiel car nous n’avons pas pu faire valoir ce point fort de la protection des cultures », regrette Arnaud Letac.
En ce qui concerne l’impact sur les prix, la coopérative attend d’avoir davantage de recul, d’autant plus que le climat de l’année 2019 - avec les fortes intempéries du mois de mai - ont pénalisé les producteurs. Mais le bénéfice de ces démarches est indéniable. « En 2017, certains produits de notre gamme sans pesticides ont bénéficié d’une valeur ajoutée allant de plus 20 à 50 %. Cela nous paraissait légitime, l’effort fourni est reconnu », indique Arnaud Letac. Qui précise également : « La grande distribution est très attentive à ces démarches qu’elle accueille favorablement. »
Incarner une troisième voie agricole
Bien que la HVE demeure encore assez méconnue des consommateurs, la communication vers le grand public n’étant autorisée que depuis 2015, Arnaud Letac estime que « l’avenir va vers ce genre de projet et la prise en compte de l’environnement. » Pour ce dernier, il est essentiel « de proposer une troisième voie » entre l’agriculture conventionnelle et le bio. D’autant plus que, comme il le souligne, l’agriculture biologique est compliquée à mettre en place dans des cultures hors sol comme c’est le cas dans la coopérative.« Nous proposons une production de masse, c’est vrai, reconnaît Arnaud Letac, mais de qualité prenant en compte l’environnement. »
(1) Série de normes de traçabilité et de sécurité alimentaire, reconnues au niveau mondial, pour les productions agricoles (végétales et animales) et aquacoles.