Sommet de l’élevage 2015 : la rentabilité des exploitations avant tout
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Entre les tensions économiques et la crise de Fièvre catarrhale ovine (FCO) qui frappe depuis plusieurs semaines l'Auvergne, le Sommet de l'élevage s'est déroulé sans bovins, du 7 au 9 octobre, à Cournon (63). Les annonces faites par Stéphane Le Foll au sujet de la FCO n'ont pas complétement convaincu les éleveurs (cf autre article dans cette lettre). L'absence des animaux a terni l'engouement des visiteurs, avec au final une baisse de fréquentation de 17 %. Dans ce contexte difficile, les solutions proposées par les exposants affichaient un même objectif : améliorer la rentabilité des exploitations et faciliter le travail des éleveurs. Tour des stands des distributeurs et des fournisseurs qui s'engagent pour l'élevage français.
Coop de France Rhône-Alpes Auvergne s'est mobilisée autour de la conférence sur l'adaptation des coopératives face aux évolutions des modes de consommation. Trois structures ont présenté leur démarche de segmentation de l'offre. La coopérative Covial, du groupe Altitude (15), qui a fait le choix des steaks hachés « haut de gamme » en valorisant les races de la région. L'abattoir de la Sicaba (03) s'est dirigé vers les appellations de qualité, les labels rouges ou encore le bio. Enfin, la coopérative Unicor (12) a créé sa propre chaine de magasins de vente, les Halles de l'Aveyron, où elle commercialise près de 10 % de ses produits. Un Contrat régional d'objectifs de filière viande bovine a été mis en place pour soutenir le développement de la filière d'engraissement au travers de la contractualisation entre éleveurs, coopératives et abattoirs. Ce projet est soutenu par la région Auvergne.
Le groupe coopératif de Limagrain a profité du salon pour lancer Limagine décision, un outil de traçabilité associant plusieurs outils d'aide à la décision (OAD) (cf actu dans cette lettre, rubrique innovations).
La section semences du groupe fêtait quant à elle les 10 ans de la gamme de maïs HDI (hautement digestibles). François Bizeul, chef de marché nutrition animale chez Limagrain insiste : « notre priorité est la rentabilité de l'exploitation. Nous travaillons pour augmenter la digestibilité et allonger la tardiveté des variétés pour offrir une gamme de produits qui correspond à chaque éleveur, quelle que soit sa région. »
Pascal Pringault, directeur commercial de RAGT Plateau Central reste optimiste malgré les crises. « Les personnes qui viennent ici sont celles qui croient encore à leur métier et nous sommes là pour leur apporter des solutions ». Les « champs de progrès », slogan de la coopérative, Pascal Ringault les assume : mettre la productivité au service de la rentabilité.
Chez Caussade Semences, « la rentabilité de l'exploitation est toujours l'objectif final », explique Célia Brogniet, directrice marketing groupe (photo). Le groupe compte développer sa gamme de couverts « C Solutions ». Un produit devrait être lancé dès la fin de l'année et d'autres suivront au printemps 2016. Pour répondre « aux contraintes réglementaires en apportant des solutions économiques », les pistes étudiées concernent aussi bien des mélanges que des espèces seules comme le colza.
Ce sont les variétés tolérantes à la sécheresse que présente RAGT Semences. Le groupe met l'accent sur sa gamme « Stressless H2O » qui compte 12 variétés de maïs pour 2016. « Cette gamme gagne chaque année en ampleur et répond aux enjeux actuels de changement climatique », explique Laurent Barret, ingénieur commercial.
Si Timac Agro consolide sa gamme de produits bovin et caprin, le groupe est aussi en quête de nouveaux marchés, particulièrement sur les filières porc ou l'aquaculture (cf actu dans cette lettre).
Chez Eurochem, Entec reste la tête d'affiche pour les éleveurs venus à Cournon. « Entec apporte une simplification de la fertilisation pour les éleveurs : de deux passages, on passe à un », résume Pierrick Lefrere, responsable marketing.
Et parce qu'il n'y a pas que la viande qui soit « Made in France », Lhoist agriculture met aussi en avant ses amendements et ses produits d'hygiène d'origine 100 % française, produits sur 22 sites. Est ainsi labellisé l'Oxyfertil, le produit phare du groupe. Par ailleurs le groupe vient d'achever la refonte de l'information de ses produits pour « rendre leur utilisation plus facile par les agriculteurs », explique Sébastien Fontaine, responsable marketing opérationnel. D'un côté les amendements à l'état broyé, de l'autre, les produits calibrés visant à entretenir la qualité du sol.