Space 2014 : la mauvaise qualité des blés, un argument en faveur des outils d’aide à la décision

i Préoccupés par une collecte de blé dépréciée par des taux de protéines historiquement bas, les coopératives et négoces agricoles prônaient au Space, le salon international des productions animales qui s’est tenu à Rennes du 16 au 19 septembre, l’utilisation des outils d’aide à la décision (OAD) en matière de fertilisation. Ils permettent de garantir un niveau de qualité en positionnant l’azote à la bonne dose et au bon moment. « Seulement un quart des agriculteurs utilisent des OAD, indique Nicolas Laigle, directeur des marchés agricoles chez Agrial. Leur crainte réside dans l’aspect économique. Cette année, la mauvaise qualité des blés, que nous déplorons, va pourtant nous aider : les agriculteurs utilisant l’outil de pilotage par satellite Farmstar ont eu des taux de protéines supérieurs à la moyenne de 0,7 points. » Montrer l’intérêt économique Robert Millon, responsable région Nord Ouest chez Végam, compte bien faire le point avec ses adhérents. « Le message est clair : il faut gagner en protéines. Ce sera donc l’occasion de positionner nos outils d’aide à la décision, notamment Visio Conseil. Nous avons 13 ans de recul avec cet outil. » Pour la Cooperl, il va falloir revoir les fondamentaux en matière de pratiques culturales, de choix des variétés, des programmes de fertilisation, d’utilisation des OAD. « Nous allons mettre en place une prestation drône pour mieux piloter la fertilisation », précise François Madec, responsable déploiement des OAD chez Triskalia. La coopérative mettait en avant Visio-Terre et Plani-Terre, qui permettent la traçabilité du conseil et des pratiques, mais également de respecter la réglementation sur les nitrates. Le durcissement de la législation reste un des leviers de développement des OAD. « Un agriculteur est venu sur le stand car il avait un contrôle phytosanitaire par la Draaf le lendemain, explique Michel Bellanger, qui présentait l’outil Mes P@rcelles des Chambres d’agriculture. J’ai pu accéder à son dossier et faire le point avec lui pour qu’il évite des sanctions. Sur ma zone, 50 nouveaux agriculteurs s’abonnent par an à Mes P@rcelles. » Les nouvelles technologies devraient aussi aider au développement des OAD, en simplifiant leur usage. Isagri présentait d’ailleurs au salon une application Smartphone pour un logiciel d’élevage. L’agriculture écologiquement intensive Enfin, Terrena mettait en avant l’agriculture écologiquement intensive, AEI. La coopérative a labellisé « Nouvelle Agriculture » (NA) trois solutions en 2014, portant à 23 son nombre : Solucia, un accompagnement pluriannuel pour mieux gérer le sol, Claris Giga, une gamme d’aliments 100 ainsi qu’une composition fourragère Melys et Delys. Deux milles agriculteurs, sur 22 000 adhérents, utilisent les solutions NA. Par ailleurs, la structure communiquait sur la reconnaissance de ces actions par la stratégie nationale de la biodiversité, SNB. C’est la seule coopérative en France à avoir cette distinction. Cette année, 114 718 visiteurs (+0,1 %), dont 13 350 internationaux (+10 %) de 118 pays (110 en 2013), ont sillonné les allées du Space, à la rencontre de 1 427 exposants (1 403 en 2013). La prochaine édition se tiendra du 15 au 18 septembre 2015.