Stéphane Marcel, DG de Smag : « Un agriculteur sur trois équipé de nos solutions en 2022 »
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Stéphane Marcel collectionne les casquettes : directeur général de Smag, responsable du pôle agro-digital d'InVivo et plus récemment, directeur général du fonds d'investissement privé InVivo Invest. Au sein de ces différentes structures, les projets ne manquent pas, avec comme pilier central, le numérique.
Référence-appro : Quels sont les objectifs de Smag en matière de développement pour les années à venir ?
Stéphane Marcel : Notre objectif est qu'à l'horizon 2022, un agriculteur sur trois soit équipé d'au moins une application Smag, soit 100 000 exploitants. Aujourd'hui, ils sont environ 25 000. Cela passe notamment par une croissance organique en accompagnant et étoffant notre réseau de partenaires et distributeurs.
Près des trois quarts des coopératives et négoces français sont équipés d'une solution Smag et ont compris que la réussite d'un tel projet passe nécessairement par une ambition collective pour rivaliser avec des initiatives offensives pouvant représenter un risque pour la distribution agricole. À Smag de préserver les intérêts individuels de ses clients et la logique concurrentielle de terrain.
Nous nous concentrons aussi sur la croissance externe au travers d'acquisition d'applications complémentaires aux nôtres pour le secteur agro-industriel, comme récemment avec la solution LEA dédiée à la gestion des entreprises de travaux agricoles (ETA) ou encore Eurosemences pour la gestion des productions de semences. Nous souhaitons également accélérer la cadence de développement sur le secteur viti-vinicole et fruits et légumes industriels
Quels sont les OAD sur lesquels vous travaillez ?
Stéphane Marcel : Dès la moisson 2017, nous allons expérimenter en conditions réelles le premier OAD intégrant du big data, pour une commercialisation prévue au dernier trimestre 2017. Il s'agit du premier OAD issu de notre volet de R&D : un outil prédictif sur la qualité et la quantité des rendements en céréales. À venir, nous travaillons sur un OAD de type « benchmark » en temps réel, qui comparera différentes pratiques culturales et méthodes de culture.
Récemment, nous venons de développer IoTA (Internet Of Things for Agriculture), une nouvelle application mobile capable de gérer l'ensemble des outils connectés de l'agriculteur au sein d'une seule interface. La simplification et la praticité des outils sont essentielles pour assurer un développement des OAD à grande échelle. Cette innovation vient d'ailleurs d'être primée par le Jury des SIMA Innovations Awards 2017 et sera présentée officiellement au public sur notre stand au SIMA fin février.
Vous venez d'ouvrir votre studio agro-digital à Montpellier, quels sont les projets en cours ?
Stéphane Marcel : Nous accueillons des projets à différents stades de maturité. Plusieurs dizaines sont encore à l'état d'idées et une dizaine sont en phase d'incubation. Environ cinq sont en passe de devenir des prototypes et deux sont engagés dans un processus de réalisation à plus grande échelle. Avec toutes les infrastructures et les compétences regroupées sur ce Studio, les projets à forte intensité digitale peuvent émerger en deux mois seulement, contre six habituellement. Nous accueillons de jeunes entreprises dans notre espace « Start-up ready » sur des périodes allant de 6 à 18 mois. Le fonds InVivo Invest, doté pour l'instant de 5 M€, financera entre 150 000 et 500 000 euros les initiatives jugées les plus innovantes.
InVivo ambitionne la création d'un réseau de 1000 fermes numériques et innovantes à l'horizon 2020. Quels rôles joueront Smag et le pôle Agro-digital d'InVivo dans ce projet ?
Stéphane Marcel : Carole Rocca, du pôle Agro-digital, est en charge de ce projet qui devrait réellement se lancer durant le premier trimestre de 2017. L'idée est de créer le premier living lab agricole et fédérer autour de ses fermes innovantes plusieurs acteurs privés et publics tant sur le plan financier que politique. Nous souhaitons montrer que le numérique contribue à produire plus et produire mieux, c'est pourquoi il est important de couvrir tout le territoire et toutes les filières.