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Tendance semences fourragères - Une campagne tendue et précoce

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Dès l’été l’objectif des éleveurs était clair : reconstituer les stocks de fourrage, mis à mal par la sécheresse. « Du coup, pour les semis d’automne, la demande a été exceptionnellement précoce, dès le mois de juin, et axée sur des espèces à production rapide, pouvant être implantées en dérobées, précise Philippe Gratadou de Jouffray-Drillaud. Nos ventes de couverts végétaux ont ainsi progressé de 25 à 30 % ». Il est vrai que « RGI, couverts végétaux à usage fourrager, sorgho, vesce, mélanges avec céréales… ont été très demandés », confirme Olivier Estrade de BARENBRUG. Pas de réelle pénurie mais une nette tension sur la mise à disposition de certaines variétés durant l’été. Le stock de semences d’espèces pérennes (dactyle, fétuque élevée…) est en revanche relativement important. Pas de crainte donc pour la campagne 2012 même si la production de semences reste, à l’échelle européenne, en baisse par rapport à l’an passé. Les semenciers préparent quant à eux leurs gammes, nouveautés à l’appui. Anne Gilet

Photo : semences de fétuques.

Pour les semis de printemps, Barenbrug va continuer à développer ses deux sorghos fourragers (BMR 333 et Sweet California) ainsi qu’un dactyle très tardif (Bartyle). Ce dernier s’installe très vite, est très tardif à épiaison et peut être utilisé en fauche ou en pâture. Autre nouveauté chez le semencier : « désormais, 1/3 des semences de fétuques vont être traitées avec le SDN Nectar d’Agronutrition. Ce pelliculage apporte un plus au niveau de l’installation et permet à la culture de mieux résister aux attaques de maladies et ce, pendant 3 semaines à un mois. La distribution a testé ce nouveau produit et les retours sont excellents ».

Plusieurs nouveautés également dans la gamme de Jouffray Drillaud : un dactyle (Galibier), un RGA (Manet) et une fétuque élevée (Illiade). « Nous lancerons également cet automne deux luzernes en mélange (Galaxie et Timbale) au travers de Galaxie Max, indique Philippe Gratadou. Du côté des couverts végétaux, pas de nouvelles associations mais un renouveau des variétés au sein des mélanges déjà existants. Ainsi, deux avoines et une vesce très précoce (qui fleurit avant l’hiver et est sensible au gel) remplaceront prochainement les anciennes génétiques. A noter quand même une nouvelle composition multiespèces, Biomix.

Autre sujet fort porté par Jouffray Drillaud, celui des « plantes compagnes JD » : autrement dit, des couverts qui bénéficient à la culture en place. Le premier lancement cette année se fera avec du colza associé à deux vesces et à un trèfle d’Alexandrie. « Une telle stratégie permet de diminuer les coûts de désherbage étant donné que les plantes compagnes couvrent rapidement le sol, poursuit-il. Cela permet également d’augmenter la minéralisation de l’azote en sortie d’hiver. Ces espèces, sensibles au gel, se détruisent facilement et permettent d’augmenter la minéralisation de l’azote en sortie d’hiver ». Avec ce nouveau concept, Jouffray Drillaud s’est fixé de forts objectifs pour 2012.