Tereos remet les producteurs au centre de son projet luzerne
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A l’occasion d’une visite d’un de ses sites dans la Marne, Tereos a insisté, le 25 août, sur sa place d’ « acteur majeur de la nutrition animale engagé dans la luzerne ». En présence notamment des membres de son conseil de surveillance, le groupe sucrier a présenté ses objectifs futurs pour la commission luzerne : remettre les coopérateurs au centre du projet et avancer vers davantage de durabilité.
« Depuis le changement de gouvernance de la coopérative, notre volonté est plus que jamais de remettre les adhérents au centre du projet Tereos. » C’est ce qu’a affirmé Brice Bijot, président du conseil de la région Grand Est et de la commission luzerne de Tereos, à l’occasion de la visite d’un des quatre sites du groupe, à Aulnay-aux-Planches (51), le 25 août. Cette ambition concerne notamment la commission luzerne, comprise dans le pôle Tereos Nutrition Animale (TNA), dont le chiffre d’affaires est de 45 millions d’euros. Le groupe compte 760 producteurs de luzerne marnais sur 10 500 hectares, ce qui permet la production de 145 000 tonnes de produits secs par an (pellets et granulés d’extraits concentrés de luzerne).
+15 € par tonne de luzerne vendue cette année
Pour TNA, l’engagement pour ses adhérents réside d’abord dans leur encadrement : les exploitants sèment, et c’est la coopérative qui réalise les étapes suivantes (fauche, andainage et ensilage). « Les agriculteurs bénéficient également d’une équipe à leur disposition en cas de questions », ajoute David Sergent, directeur du pôle coopérateurs. Ce soutien technique et financier s’accompagne, cette année, d'une hausse des prix de vente, due aux évolutions du marché, de 15 € par tonne (185€ en 2020 et environ 200€ en 2021). La volonté du groupe est également de garantir aux coopérateurs-acheteurs de luzerne des prix abordables. Pour cela, ils proposent un prix inférieur de 5 €/tonne et, pour 2021, une remise estivale de 30 % sur le transport.
Le tableau devrait cependant être moins beau cette année, la luzerne ayant été victime, elle aussi, des pluies et du manque de soleil. Le groupe s’attend donc à une production plus faible.
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Les adhérents de Tereos cultivent près de 10 500 hectares de luzerne.[/caption]
Une culture simple et intéressante sur le plan économique
Pour les exploitants, la culture de la luzerne ne manque néanmoins pas d’atouts, comme en témoigne Philippe Laurent, disposant de 28 hectares de luzerne. « C’est une culture simple, qui permet d’assurer une bonne structure du sol et qui nécessite peu d’intrants. C’est très intéressant économiquement. » Florent Feige, directeur des opérations Tereos Nutrition Animale, le confirme : « La luzerne ne doit pas son surnom de « reine des légumineuses » au hasard. Elle est très attractive pour la biodiversité, lutte contre les adventices, apporte de l’azote, aide à la qualité et la gestion de l’eau et permet de réduire de 10 % les émissions de méthane des ruminants », insiste-t-il.
Davantage de luzerne bio pour Tereos
En parallèle, pour contrer l’image acquise à la suite de la dérogation obtenue par la filière betterave en ce qui concerne l’usage de néonicotinoïdes, Tereos compte sur la légumineuse. Le projet Apiluz, mené en coopération avec l’association Symbiose, impose aux producteurs de luzerne de Champagne-Ardenne le maintien lors de la première coupe d’une bande non fauchée de 3 mètres de large au centre de la parcelle (1), afin d’y attirer les abeilles.
L’augmentation de la production de luzerne bio, encore très minoritaire pour le groupe, est également un objectif pour la coopérative.
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Le site de déshydratation d’Aulnay-aux-Planches permet la production de 57,5 kilotonnes de produit sec.[/caption]
Décarboner la déshydratation
Dans une volonté de durabilité, la coopérative aimerait aller vers une décarbonation de l’activité de déshydratation. Pour cela, Tereos, appuyée par le plan France relance, a investi un million d’euros dans la substitution du charbon utilisé pour le séchage dans son usine de Pleurs (51), par des plaquettes forestières. L’objectif est d’arriver à zéro émission sur le site, d’ici à trois ans. L’étape intermédiaire de 70 % de substitution en 2023 permettrait de réduire de 13 000 tonnes les émissions de CO2.
(1) Cette mesure concerne les parcelles de luzerne conventionnelle et bio de deuxième et troisième années, à l’exception des parcelles de moins de 3 hectares ou inadaptées de par leur topographie ou leurs dimensions.