Terrena (44) présente sa stratégie de biocontrôle
Le | Cooperatives-negoces
« Chez Terrena, on ne se contente pas d’utiliser au mieux les phytosanitaires : nous cherchons à utiliser d’autres produits », a expliqué Stéphane Sorin, en charge de l’animation du projet d’agriculture écologiquement intensive à la coopérative lors de la rencontre annuelle d’IBMA, l’association des industriels dans les produits de biocontôle, le 24 février à Paris. Terrena a ainsi expliqué la manière dont elle intègre ces produits et surtout, les questions qui restent encore à résoudre. S.Ay.
Photo : Stéphane Sorin, en charge de l’animation du projet d’agriculture écologiquement intensive chez Terrena a exposé la stratégie de la coopérative en matière de biocontrôle.
« L’erreur serait de considérer ces solutions comme des produits de substitution, a poursuivi Stéphane Sorin. Ils doivent entrer dans une démarche globale intégrant des mesures indirectes pour réduire la pression en ravageurs, l’utilisation de la génétique variétale et le développement des outils d’aide à la décision. Il faut aussi accepter une efficacité inférieure à 100 % ». Un exemple ? Le produit Esquive d’Agrauxine, à base de champignons et homologué contre l’eutypiose de la vigne. « Il n’est pas suffisant à lui seul et doit s’accompagner de conduites spécifiques en matière de nutrition et de taille », indique-t-il.
Pour développer davantage ces produits, Terrena réalise un gros travail de veille sur les innovations en la matière, mise sur l’expérimentation au sein de son service agronomie mais également sur les réseaux d’agriculteurs qui testent ces solutions de protection intégrée. Lesquelles demandent beaucoup d’accompagnement et de conseils. « Il faut alors former nos techniciens et essayer de les intégrer dans les OAD ».
Comment gérer les litiges ?
Restent des questions en suspens, notamment sur la rentabilité de la mise en marché : prix culture acceptables, marges, organisation logistique pour des produits ayant une durée de vie plus courte, conditions de reprises, gestions des litiges avec des solutions plus complexes et moins sécurisées en termes de résultats. « Si la coopérative doit assumer les échecs, cela va inévitablement se répercuter sur les prix de vente, insiste Stéphane Sorin. Nous avons déjà eu des soucis financiers avec des problèmes de températures extérieures au moment de l’application ». Pour la société Koppert, la clé réside dans la qualité intrinsèque du produit et son accompagnement. « Nous vendons des produits non homologués et nous n’avons eu que deux problèmes en 25 ans ! », a insisté la société.
Terrena a rappelé que, chiffres à l’appui, « le gros enjeu n’est plus l’approvisionnement » : elle réalise un chiffre d’affaires de 650 millions d’euros en approvisionnement, contre 2800 millions d’euros en production agricole et 2300 millions d’euros en agro-alimentaire.