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Terrena : « l’heure est à l’émergence de spécialistes par métier, avec un leader bien identifié »

Le | Cooperatives-negoces

A l’occasion de son assemblée générale le 5 mai, et au terme d’une année riche en événements, en particulier avec la reprise des activités volailles d’Unicopa et la création de l’union d’appro Catelys, le groupe coopératif Terrena fait le point sur la restructuration en cours dans l’Ouest. Ses dirigeants resituent ces évolutions dans une vision globale et européenne des missions de la coopération. Ils prennent aussi position sur la façon de concilier rendement et écologie.

« La libéralisation des marchés agricoles en Europe accélère de profondes mutations faisant émerger de grands groupes alimentaires de taille européenne. Face à ces changements importants, le monde coopératif français doit évoluer rapidement pour exister demain, dans une économie ouverte et un monde en profonde mutation ». Pour le groupe coopératif régional du Val de Loire (44), il faut concrétiser un nouveau type de partenariat, à l’image de ce qui a été fait avec le groupe Unicopa. « Pendant des années, les coopératives se sont regroupées en privilégiant des structures régionales consensuelles mais complexes. L’heure est à l’émergence de spécialistes par métier, avec un leader clairement identifié et reconnu », souligne Terrena. Pour autant, ces regroupements devront savoir tirer parti du maillage territorial dense. Il peut générer des économies en restant proche des agriculteurs tout en leur apportant des services « capillaires performants et de qualité. » (…) J.-F.C.

Photo : Hubert Garaud, président et Alain Guillemin, directeur général de Terrena.

(…) L’acquisition de l’activité volailles d’Unicopa

Terrena a précisé les conditions de la reprise des activités volailles fraîches et produits élaborés d’Unicopa. Sous réserve de l’accord des autorités de la concurrence, sa filiale Gastronome acquerra auprès d’Unicopa les activités de Socavi, spécialisée dans les produits frais à destination de la GMS, de Vatelis, société de viandes cuites sur mesure pour les IAA, la restauration commerciale et la GMS, ainsi que Proteis (protéines de volaille pour les IAA) et Bonny. « Ce projet permettra au nouvel ensemble de bénéficier d’une complémentarité des fonds de commerce, en particulier sur les produits alimentaires intermédiaires », souligne Terrena. Mais aussi de renforcer son outil industriel en produits élaborés et d’accéder à un bassin de production volaille breton performant et compétitif, tout en confortant ses débouchés. Avec un nouveau volume commercialisé atteignant les 58 000 tonnes, Gastronome consolidera sa position de numéro deux sur le marché français.

Concilier rendements et écologie

Troisième volet de l’assemblée générale du groupe, les questions relatives à l’environnement. Le groupe a opté pour une démarche offensive, après avoir été la cible d’une forte pression des anti-OGM. Il a mené auprès de tous ses adhérents une vaste enquête sur l’ensemble de la problèmatique production/environnement. Et en tire, au final, une ligne de conduite largement développée le 5 mai. Premier constat dressé par le groupe : il devient incontournable d’accroître les rendements mais en limitant les intrants et l’énergie. Il est également possible d’améliorer les qualités nutritionnelle, sanitaire et gustative des aliments. La raréfaction des ressources non renouvelables va se traduire par l’augmentation du prix des intrants (une tonne d’ammonitrate nécessite la consommation d’une tonne équivalent pétrole). La prise en compte de l’impact des produits phytosanitaires sur l’environnement conduit à l’accroissement des réglementations et à la diminution du nombre de molécules disponibles. « Nous devons trouver de nouvelles solutions pour maintenir un haut niveau de rendement et fournir une alimentation de qualité », précise Terrena. Elles résulteront d’une meilleure connaissance du fonctionnement des plantes et de leur interaction avec le milieu dans lequel elles croissent. D’où la nécessité de renforcer la recherche et d’accroître l’innovation technologique « pour pouvoir stimuler les mécanismes naturels et augmenter la production. »