Référence agro

Terrena rebondit après un exercice compliqué

Le | Cooperatives-negoces

Après un exercice 2017 plombé par la cession de Doux, le groupe Terrena a, le 24 avril, présenté le bilan 2018. Le résultat net est certes de nouveau négatif, -14 M€, mais bien moins qu’en 2017, affiché à - 97 M€. Le chiffre d’affaires global est en léger retrait : 4,9 Mds contre 5,1 Mds un an plus tôt, pour un Ebitda en hausse de 29 %. Le nouveau président, Olivier Chaillou, qualifie 2018 comme « une année de transition ». « Le contexte agricole politique et réglementaire reste compliqué. Les fondamentaux financiers ont été maîtrisés mais plusieurs exercices seront encore nécessaires pour repasser dans le vert », confie-t-il. Un sacré challenge pour le conseil d’administration et l’équipe de direction remaniés. Alors que le nouveau directeur général devrait être nommé d’ici à la fin du mois, Guillaume Serizay, le directeur administratif et financier a, lui, intégré Terrena en mars.

Une fusion jugée « réussie »

Parmi les sources de satisfaction évoquées : la croissance du pôle végétal spécialisé (CA de 423 M€, pour un Ebitda de 26 M€, en hausse de 3 M€), tirée notamment par l’activité semences. La performance du pôle amont est, elle, en retrait : Ebitda de 36 M€ en 2017 contre 19 M€ en 2018. En cause : une collecte céréales en baisse de 17 % et des prix dégradés, notamment en agrofourniture. Le but est de rendre ce pôle plus efficient, plus résilient.

2018 restera également marquée par la fusion, jugée « réussie », des coopératives Terrena, Terrena Poitou et de la Cam. « Le territoire a été redécoupé en cinq zones pour davantage de proximité et de réactivité, poursuit le président. 98 % de nos adhérents sont satisfaits ! »

Proposer des productions à valeur ajoutée

Parmi les priorités stratégiques affichées pour 2019, « la poursuite du plan de transformation, pour retrouver les bons moteurs de performance et de création de valeur, a insisté Philippe Grié, DRH et directeur général délégué depuis le départ de Maxime Vandoni en février. L’objectif est de renouveler notre modèle économique, de développer notre territoire, d’accompagner les installations, de proposer de nouvelles productions à valeur ajoutée à nos adhérents ». Terrena compte accélérer le déploiement de « la saison II » de son plan stratégique, en tenant compte des attentes des consommateurs : achat de viande en recul pour la 4e année consécutive, forte demande en protéines, en produits bio…

La Nouvelle Agriculture, déjà 10 ans

Fer de lance de cette stratégie, La Nouvelle Agriculture qui fête ses 10 ans. Portée par 760 producteurs, proposée dans 3 000 magasins, la marque a vu son chiffre d’affaires passer de 35 M€ en 2016 à 130 M€ en 2018. « Pour nos adhérents, cela n’avance pas assez vite, constate Olivier Chaillou. Mais pour nous, l’enjeu est de structurer l’offre pour assurer une juste rémunération des producteurs, tout en rendant accessibles ces produits de qualité à tous les consommateurs ». Le bio fait également partie des moteurs de croissance du groupe. Sur ce marché, le chiffre d’affaires est passé de 153 M€ en 2016 à 216 M€ en 2018.

« Nous choisirons le conseil »

Olivier Chaillou se dit attentif à l’actualité politique, à commencer par l’épineux dossier de la séparation du conseil et de la vente des phytos. « Si nous devons choisir, nous opterons pour le conseil même si les marges se font avant tout sur la vente », concède-t-il, non sans pointer « l’aberration de ce dossier ». « Il est temps que les règles soient enfin définies car cette incertitude sur le devenir de notre profession est très compliquée à vivre pour nos équipes en interne. Certains techniciens n’hésitent pas à changer d’activité au sein du groupe », conclut-il.

Terrena en chiffres

- 21 549 adhérents : 10 000 d’entre eux réalisent 80 % du chiffre d’affaires

- Chiffre d’affaires de 4,9 Md€ (5,1 Md€ en 2017) pour un résultat net de -14 M€ (- 97 M€ en 2017) dont 1 826 M€ pour le pôle amont, 423 M€ pour le pôle végétal spécialisé, 980 M€ pour le pôle volailles, 959 M€ pour les produits carnés et 679 M€ pour les alliances (Laïta, ALPM et NNA)

- L’Ebitda progresse de 29 %, à 99 M€ (77 M€ en 2017)