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Timac Agro, une enseigne pour toutes les activités engrais du groupe Roullier

Le | Cooperatives-negoces

Depuis début 2012 le groupe Roullier a rassemblé l’ensemble de ses filiales engrais autour d’une seule et même entité, Timac Agro. Il vient, par ailleurs, de poser un pied dans le secteur de l’énergie renouvelable. Des évolutions commentées pour les lecteurs de reference-appro.com par Françoise Boussinesq, secrétaire générale de Timac Agro France.

Reference-appro.com : A quelle logique répond la réorganisation de vos différentes structures de mise en marché des engrais (Interfertil, Timac, Finagro et Agriva) en une seule et même entité, Timac Agro ?

Françoise Boussinesq : Nous avons adapté notre organisation à celle de la distribution, qui se concentre et se regroupe. Une structure unique nous permet de renforcer les partenariats, d’avoir un interlocuteur unique pour les distributeurs. Et un circuit de décision plus rapide.

Comment organisez-vous la mise en marché, tout de même spécifique, entre les agriculteurs et les distributeurs ?

F.B. : Le modèle que nous développons n’a pas fondamentalement changé. Près de 400 ATC, certifiés, rencontrent les agriculteurs en partenariat et en toute transparence avec les distributeurs. Ils disposent tous de solides connaissances en agronomie, d’outils d’analyse de sol, sont à même de réaliser des plans de fumure. Nos ingénieurs réalisent des essais en lien avec les distributeurs. Ils assurent un lien permanent entre le terrain et nos services de recherche et développement. C’est tellement vrai que nous sommes en train de bâtir un centre mondial de recherche et de développement, à Saint Malo. Il devrait être opérationnel en 2014.

Nous sommes organisés autour de quatre directions générales en engrais spécifiques, chacun encadrant dix directeurs de région de dix ATC chacun. Nous avons aussi une direction générale des ventes pour le marché des banalisés.

Propos recueillis par Catherine Deger

Vous êtes très présents sur le marché des ternaires, qui a chuté de moitié en quelques années. Comment avez-vous adapté vos outils industriels ? Quelles sont les perspectives ?

F.B. : Nous avons conservé nos onze unités industrielles, y compris en 2009, où le marché des NPK a effectivement chuté. Et c’était important de conserver des outils à même de livrer en peu de temps nos clients agriculteurs. Nous nous sommes adaptés en jouant sur le temps de travail, et en nous développant sur le marché des azotés. En 2010, le groupe a doté l’ensemble de ses unités de productions d’un outil industriel spécifique aux engrais azotés, quelle que soit sa formulation. Ce qui a permis de compenser le recul des engrais composés par la progression des azotés.

La connexion toujours plus forte du marché sur l’international ne fragilise-t-elle pas un groupe comme Roullier, qui ne dispose pas d’accès direct aux matières premières ?

F.B. : La dimension du groupe à l international lui permet d’être un acteur de poids et de développer des relations et partenariats avec les fournisseurs mondiaux de matières premières. Je prendrai pour exemple le travail construit avec les producteurs de potasse au Chili.

Comment se situe le secteur des engrais par rapport aux autres branches d’activité du groupe ? Et quels sont vos axes de développement ?

F.B. : Les engrais, branche historique du groupe Roullier, représentent 65 % de notre activité. Ils demeurent stratégiques, avec un double axe de développement : les azotés et l’international. Le chiffre d’affaires réalisé en France est passé de 75 % il y a sept ans à 20 % maintenant. La construction de notre centre mondial de recherche à Saint Malo s’inscrit dans cette logique. Nous misons aussi sur des spécialités à base d’extraits d’algues qui améliorent l’absorption de l’azote par la plante.

Enfin, nous venons de faire l’acquisition de la société NextEnergies, spécialisée dans les chaudières à bois. Notre industrie est une grosse consommatrice d’énergie, ce qui nous a conduits à nous intéresser à ce domaine et à nous saisir de cette opportunité de développement, autant pour le marché français qu’à l’international.

Propos recueillis par Catherine Deger

Des hommes et des chiffres

Chiffre d’affaires du groupe Roullier estimé 2011 : plus de 3 milliards d’euros cumulés (2,6 milliards en 2010) dont 80 % de résultats nets à l’étranger ; présent dans 40 pays ; 6000 collaborateurs

Agrofourniture (engrais et matériel d’élevage), 67 % ; agrochimie, 21 % ; agroalimentaire, 12 %.

Timac Agro : 500 millions d’euros ; 1 200 salariés ; 40 directeurs régionaux et près de 400 ATC.

11 usines, capacité de production de 2 millions de tonnes.

Direction générale : Pierre Le Coz

Secrétaire générale : Françoise Boussinesq

Directeurs généraux commerciaux ventes en culture : Bruno Lebailly, Philippe Dumargue, Jacques Fourmanoir et Arnaud Marchais.