Tour de plaine : bon taux de protéines mais PS bas sur le Nord-Ouest
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Après plusieurs jours de beau temps, les chantiers de récolte marquent le pas avec l'arrivée de quelques pluies sur le Nord-Ouest de la France. Les premières bennes de blé témoignent comme pour les orges d'un PS faible mais d'un bon taux de protéines. Chez les collecteurs, l'heure est à l'étude des solutions possibles pour dégager la meilleure plus-value de la production.
Garun-Paysanne (22) : qualité et protéines au rendez-vous, un bon point pour la filière alimentation animale
La quasi-totalité des orges d'hiver sont rentrées sur l'Ille-et-Vilaine et les Côtes-d'Armor. Les rendements sont compris entre 70 et 75 q/ha. « C'est moins que les 100 quintaux observés l'an passé, mais cela reste très correct au regard de la collecte française », souligne Sylvain Theon, directeur de la coopérative Garun-Paysanne. La protéine est de 10,6 contre 9,3 l'an passé. Les niveaux de mycotoxines sont extrêmement faibles. Seulement 20 % de la collecte en blé est réalisée mais elle s'annonce plutôt bonne. Les rendements tournent autour de 80 q/ha. Auxquels s'ajoute un taux de protéines très satisfaisant. De 10,2 en 2014 il est passé à 10,4 l'an dernier et 10,8 pour la moisson en cours. « Nous observons même des blés aux alentours de 12 à 13 % de protéines, ce qui est exceptionnel ! », rapporte-t-il. Le PS s'est légèrement dégradé : 76,2 cette année contre 77,77 en 2015 et 76,7 en 2014. « Les taux de protéines sont hauts et la qualité sanitaire excellente, ce qui est très positif pour la filière alimentation animale », résume le directeur de la coopérative.
Groupe Carré (62) : entre 40 et 50 % de rendement en moins en blé
Les rendements d'orges d'hiver sont très hétérogènes mais la moyenne s'établit à 55-60 q/ha. « Bien loin des 90 q/ha de l'an passé », témoigne Julien Lenoir, responsable collecte du groupe Carré. Les premières bennes de blés, pas encore tous mûrs, arrivent tout juste. Le constat est alarmant. Les rendements dépassent à peine 60 q/ha, soit 40 à 50 % de moins que les campagnes précédentes. Maigre réconfort : aucun problème de mycotoxines n'est relevé et les faibles rendements ont limité l'effet de dilution de la protéine, à 12 % de moyenne sur le bassin de collecte du négoce. Les colzas manquent aussi encore de maturité. Les premiers tours de moissonneuse font état d'une baisse de rendement de 10 q/ha. Les tests sur les teneurs en huile n'ont pas encore été menés.
Cap Seine (76) : de grandes disparités en qualité et rendements
Les dernières bennes d'orges d'hiver arrivent aux silos de Cap Seine. Les rendements vont de 30 à 85 q/ha selon les secteurs. La baisse totale se chiffre entre 20 et 30 %. Comme pour beaucoup de régions françaises, le calibrage constitue le gros point noir de cette récolte. 55 % des grains seulement répondent aux exigences brassicoles. Le travail du grain requiert des investissements en main d'œuvre et en énergie. « Nous allons devoir faire le calcul économique des solutions possibles afin de trouver la plus valorisante pour nos adhérents, mais il est encore prématuré pour se prononcer », souligne Pierre Ouvry, directeur du pôle agriculture de Cap Seine. En colza, un tiers de la production est réceptionnée, et jusqu'à la moitié sur la ceinture francilienne. Les rendements sont compris entre 20 et 40 q/ha, contre 35 à 50 q/ha habituellement. Seuls 10 % des blés ont été récoltés. Une fois de plus, les disparités en termes de qualité sont grandes. « Les PS sont très mauvais sur certaines régions mais d'autres affichent des valeurs comprises entre 74 et 78. Avec les très bons taux de protéines de cette année, ces blés pourront répondre aux cahiers des charges meuniers », commente Pierre Ouvry.
Dans l'Ouest parisien, PS, calibrage et rendement d'orges : tous à 60.
Dans l'Ouest parisien, les orges brassicoles affichent un rendement de 60 q/ha. Les caractéristiques qualité sont très limites : les PS tournent autour de 60, tout comme le calibrage, où seulement 60 % des grains répondent aux exigences. « Ce n'est pas bon, mais »travaillable« . Il ne faut pas se précipiter. Nous allons finir la moisson et ensuite nous pencher sur la valorisation de la récolte », témoigne un collecteur de Normandie. En blé, la coopérative prévoit 67 q/ha de rendement, soit 20 à 30 % de rendement de moins que les campagnes précédentes. Le PS moyen est de 74. « Cela sera gérable avec l'allotement, mais certains agriculteurs nous remontent des données très préoccupantes à 60 de PS », s'inquiète un responsable de coopérative de cette zone. Le taux de protéines culmine à 12,3 %. Les taux de mycotoxines sont largement en dessous des seuils.