Tour de plaine - Le maïs, attendu en forte baisse pour les prochains semis
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La vente des semences pour les semis de printemps est bien engagée, voire quasi terminée. Le premier bilan table sur un net recul du maïs, de l’ordre de 10 % en moyenne. En cause, une hausse des surfaces de céréales à paille mais aussi une inquiétude liée au manque d’eau. Même dans les zones où le maïs est irrigué, l’incertitude pèse. Localement, soja, tournesol et betterave sont attendus globalement en hausse, malgré des bilans divergents selon les régions. La bonne nouvelle vient des ventes de fongicides sur céréales. La dynamique semble être au rendez-vous avec un intérêt accru pour les produits moins chers, dans une conjoncture qui reste très tendue dans les exploitations. Le point chez Val de Gascogne, (32), Cavac (85), Valfrance (60) et la Cal (54).
Val de Gascogne (32) - Philippe Suaud, responsable appro
« Le maïs et le tournesol sont attendus en fort recul »
« A ce jour, toutes les cultures semées à l’automne se portent bien. La sole de colza est stable. Celle des céréales à paille a fortement progressé : de 2 à 3 %. Nous ne nous attendions pas à une telle hausse. Conséquence directe, au printemps, le tournesol ne va pas augmenter autant qu’espéré. Après le fort recul de l’an passé, nous tablions sur + 10 à +15 % des surfaces. Là, la hausse ne devrait pas dépasser 5 %. Le maïs devrait également accuser le coup : entre - 5 et - 10 %. Certains agriculteurs n’ont pas hésité à rendre leurs quotas d’eau pour l’irrigation. Les nappes ne sont pas encore remplies et certains craignent de ne pas avoir le droit d’irriguer cet été. Le soja profite de cette conjoncture. Les surfaces sont attendues en hausse, d’environ 15 % ».
Cavac (85) - Laurent Pasquier, responsable appro
« Le manque d’eau inquiète les maïsiculteurs »
« Les conditions climatiques étaient propices au désherbage automnal. La campagne de morte saison s’est bien passée. A ce jour, nous sommes même un peu en avance sur les ventes de fongicides. L’incertitude sur les volumes utilisés en graines de ferme rend difficile l’estimation de la progression des surfaces de céréales à paille. Nous tablons sur 1 à 2 % sur notre secteur. Les colzas auraient également légèrement progressé. Pour le printemps, les ventes de semences sont bien avancées. Le recul sur le marché du maïs serait de 3 % à 5 %, peut-être plus si la pluie ne remplit pas les réserves d’eau dédiées à l’irrigation. Certains agriculteurs hésitent. D’autres ont déjà opté pour le tournesol, moins gourmand en eau. Le pois et l’orge de printemps pourraient également profiter du recul du maïs ».
Valfrance (60) - Didier Garnier, responsable du pôle amont
« Forts reliquats azotés en sortie d’hiver »
« L’implantation des cultures à l’automne s’est passée dans de bonnes conditions. Les surfaces de blé progresseraient de 1 %. Les désherbages se sont faits dans les temps. Les analyses en sortie d’hiver révèlent d’importants reliquats azotés. Deux explications : peu de pluie en hiver et donc peu de lessivage et des rendements faibles l’an passé qui n’ont pas puisé tous les éléments du sol. Le premier apport d’azote devrait donc être moindre. Nous conseillons également de réguler les blés dans les parcelles où les reliquats sont les plus importants. Tout dépendra des conditions climatiques des semaines à venir qui influencent directement la minéralisation des éléments nutritifs. Pour les semis de printemps, la grande gagnante sera la betterave. Les surfaces sont attendues en hausse de 20 %. Le maïs pourrait reculer de 15 à 20 %, le pois et la féverole, de 40 à 50 % ».
Cal (54) - Yves Beudy, responsable appro
« Fongicides : les agriculteurs optent pour des produits moins chers »
« L’élément le plus significatif est un recul de 20 % de la sole colza. La plaine présente des situations très différentes. Au sud de notre zone, les cultures sont en forme. Au Centre, il y a un peu de tout et au Nord, ce n’est pas terrible. De nouveaux retournements de parcelles ne sont pas à exclure. Le recul du colza a profité aux céréales d’hiver dont les surfaces sont en hausse. A noter également une utilisation accrue de graines de ferme. Les ventes de fongicides sont déjà bien engagées. Contre toute attente, aucun désinvestissement en volume sur ce marché n’est à signaler même si les agriculteurs optent de préférence pour des produits moins chers. Pour les semis de printemps, maïs et tournesol sont attendus en hausse : 20 % pour le maïs (mais sur de faibles surfaces) et 15 % pour le tournesol ».