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Tour des régions - L’avancée des semis redonne le sourire

Le | Cooperatives-negoces

Les semis de printemps sont désormais bien avancés, voire terminés. Le climat estival de cette fin avril a permis une bonne implantation des cultures. Le retard pris dans les chantiers a quelque peu remodelé les assolements. L'AGPM estime que 20 000 ha d'orge de printemps ont été transférés en maïs. Les cultures d'hiver ont belle allure, mis à part certains colzas dans les terres hydromorphes. À noter également de fortes attaques de ravageurs, pénalisant la floraison des crucifères. Le tour en régions chez Axéréal, Agora, Acolyance, Scara, La Dauphinoise et Limagrain.


Jacques Debray, directeur opérationnel chez Axéréal (45)

« Le retard est en partie comblé »

« Le retard sur le calendrier des semis de printemps est en parti rattrapé, sauf dans les terres très humides. Les surfaces d'orge de printemps ont progressé de près de 10 %, au détriment notamment de l'orge d'hiver. Les maïs sont stables, voire en légère baisse. Le tournesol progresserait de 3 à 4 %. Dans la Beauce, les levées sont déjà enclenchées : en une semaine, tout est allé très vite ! Les blés et les colzas ont, dans l'ensemble, belle allure, sauf ceux implantés dans les terres hydromorphes qui ont souffert de l'excès d'eau. Constat général : les parcelles sont sales. Les désherbages ayant été compliqués ».


Guillaume Paepegaey, responsable céréales chez Agora (60)

« Certains colzas n'ont pas fleuri »

« Fin avril, l'état global des parcelles de blé est bon. Les colzas sont, eux, beaucoup plus hétérogènes. De nombreuses parcelles n'ont pas fleuri. A cela plusieurs explications : fortes attaques d'altises à l'automne, de charançons et de méligèthes au printemps, amplifiées localement par de mauvaises implantations, des apports d'azote mal assimilés, voire du gel. Certains pieds pourront compenser en faisant de nouvelles branches sur le bas mais pas toutes. Pour les cultures de printemps, les surfaces d'orges sont stables, celles de pois en baisse, de près de 10 %, et les maïs, en hausse de 5 %. Le retard est désormais comblé et les bonnes conditions d'implantation de ces cultures redonnent le moral ».


Frédéric Adam, responsable agronomique chez Acolyance (51)

« La pression méligèthes sur colza reste très forte »

« Tout est désormais semé. Le gros du chantier pour les cultures de printemps s'est achevé aux alentours du 6-7 avril. Les betteraves ont levé vite, en 8 à 10 jours. Dans les zones de vallées inondées, 1 à 2 % des parcelles d'orges et de pois d'hiver ont été retournées pour implanter du maïs. Pour les céréales d'hiver, la pression maladie a été assez forte, mais la sècheresse de ces derniers jours semble l'avoir freinée. En revanche, la pression méligèthes sur colza reste très importante. En matière de fertilisation, les reliquats azotés en sortie d'hiver étaient faibles : les doses épandues ont été plus élevées. À noter quelques carences en soufre observées sur céréales. »


Guillaume Vigneau, responsable appro de la Scara (10)

« Une consommation en produits phytosanitaires légèrement en retrait sur cette campagne »

« La pression maladie a été relativement faible sur la campagne 2016/2017, ce qui a engendré des stocks chez les agriculteurs, et donc des achats en produits phytosanitaires en retrait cette année. À l'automne, nous avons connu des attaques de charançons du bourgeon terminal et de grosses altises sur colza, inhabituelles pour le secteur. Les ventes d'insecticides, de Boravi notamment, ont été plus importantes que les autres campagnes. Aujourd'hui, la plaine est saine. Les fortes pluies ont lessivé l'oïdium sur les blés, très présent en Champagne. Elles ont en revanche considérablement retardé les épandages d'engrais PK. De novembre à février, aucun produit n'est sorti de nos sites. Les faibles reliquats pourraient augmenter la consommation d'azotés. Les semis de printemps ont accumulé un très grand retard, jusqu'à la semaine dernière. Toutefois, à l'exception de quelques dizaines d'hectares, toutes les cultures sont désormais semées. »


Julien Chatain, responsable appro à la Dauphinoise (38)

« On s'attend à un recul des ventes de fongicides en cultures spécialisées »

« Les semis de printemps ont débuté mi-avril avec 15 jours de retard, mais les conditions d'implantation ont été très bonnes. La sole de tournesol devrait reculer de 10 à 15 % au profit du colza, qui connait d'excellents rendements ces trois dernières années, avec un cours qui se tient. L'utilisation d'herbicides sur céréales d'hiver a été décalée : elle a commencé il y a 15 jours seulement. L'application des fongicides devrait débuter d'ici à deux semaines. La consommation de fongicides sur grandes cultures devrait se maintenir, mais on s'attend à un recul des ventes en cultures spécialisées de l'ordre de 10 % car il reste des stocks de l'an passé suite à la faible pression maladie de l'été 2017. »


Cécile Perrin, responsable appro de Limagrain (63)

« Les céréales sont propres »

« 60 % des tournesol semences ont été semés, mais seulement 12 % en maïs semences : pour ces cultures, le retard est d'environ une semaine. Les semis de ces derniers jours ont été faits dans des sols secs, mais heureusement, des précipitations sont annoncées pour cette semaine. La pression méligèthes sur colza est proche du seuil d'intervention et nous avons observé la présence de sclérotinia cette année, ce qui n'est pas fréquent. Concernant les céréales d'hiver, les parcelles sont relativement propres. La pression rouille jaune sur blé tendre est légèrement inférieure à l'an passé, mais nous restons vigilants car certaines de nos variétés utilisées dans nos filières sont sensibles à cette maladie. La consommation de fongicides semble légèrement plus élevée que l'an passé, mais elle dépendra de la pression de fusariose à l'épiaison, commune sur notre secteur ».