Tournesol : des atouts environnementaux, du potentiel encore à gagner
Le | Cooperatives-negoces
MAS SEEDS a réuni 90 responsables techniques de coopératives et négoces le 5 juin autour du tournesol, afin de brosser les enjeux de cette culture, en partant de la recherche appliquée sur la génétique jusqu’aux débouchés existants et à venir. « Chaque année, nous faisons le constat que pour le tournesol, il est difficile, en début de campagne, d’avoir une visibilité précise des surfaces. Les agriculteurs la considèrent parfois comme une culture d’arbitrage, peu technique », constate Erwan Bourgoüin, responsable marketing et développement de Mas Seeds France.
Peu gourmande en pesticides…
Bien qu’elle soit peu gourmande en produits phytosanitaires et qu’elle offre une diversification des rotations, la culture peine à séduire davantage d’agriculteurs, qui lui reprochent souvent un manque de productivité. « Les rendements mesurés en exploitation progressent depuis 20 ans (+1,9 q/ha) mais l’écart entre le niveau de production et potentiel se creuse. Nous ne sommes encore qu’à 60 % du potentiel, soit 14 q/ha de différence », souligne Pierre Casadebaig, chercheur à l’Inra de Toulouse. Il a montré qu’en vingt ans, la génétique a contribué à un gain du potentiel de rendement de 6 q/ha et le changement climatique de 0,6 q/ha. À l’inverse, les pratiques culturales, comme les dates et densité de semis ou l’apport d’intrants, pénalisent la progression de 0,8 q/ha, « ce qui n’est pas si important », précise le chercheur.
.. et en fertilisants
Les agriculteurs en effet cantonnent souvent le tournesol aux sols limitants et investissent peu pour cette espèce. « 45 % des surfaces ne reçoivent pas de fertilisation PK selon nos études Terres Inovia », poursuit Jean Raimbault de l’institut de technique. Mais là encore, Pierre Casadebaig tempère : « il existe de nombreux facteurs difficiles à contrôler comme l’augmentation de la pression maladie, les changements d’assolements ou l’augmentation des populations d’oiseaux qui jouent aussi sur la productivité de la culture », estime le chercheur.