Traçabilité phytos : la démarche SC Trace se déploie peu à peu
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Avoir, du fournisseur de produits phytosanitaires et de semences à l’agriculteur, les mêmes standards de traçabilité pour faciliter les flux d’information. Tel est l’objectif de la démarche SC Trace dans laquelle la profession agricole s’est engagée dès 2011, accompagnée par l’association Agro EDI Europe. A terme, un code 2D Datamatrix sera appliqué à chaque niveau de contenant, palettes, cartons et bidons ou sacs, et pourra être lu de la fabrication jusqu’à l’utilisateur, via son smartphone.
Une obligation réglementaire pour les phytos
Depuis le 1er janvier 2016, tous les fournisseurs et distributeurs de spécialités phytopharmaceutiques doivent conserver les numéros de lots et les dates de fabrication des produits. Cette obligation, instaurée par la loi d’avenir pour l’agriculture, n’est pourtant respectée que par une minorité d’acteurs. La démarche SC Trace est loin d’être généralisée et les saisies manuelles ne sont recommandées ni par Coop de France, ni par FNA (Fédération du négoce agricole), les représentants de la distribution agricole.
Besoin de temps
Lors des rencontres d’Agro EDI Europe organisées le 14 juin, l’ensemble des intervenants, fournisseurs comme distributeurs, ont affiché leur volonté d’avancer sur cette traçabilité à lecture optique. Les bénéfices de cette démarche harmonisée sont reconnus. Mais la tâche n’est pas simple, demande du temps et d’importants investissements. Les fournisseurs doivent adapter leurs chaînes de conditionnement et les distributeurs générer cette traçabilité à la réception, dans les systèmes d’informations et sur les points de vente.
Les distributeurs sont presque tous mobilisés sur la démarche, une enquête en cours permettra de connaître plus précisément les états d’avancement. La date pour être opérationnels est fixée au 1er janvier 2017. Les sociétés phytopharmaceutiques estiment pour leur part qu’à compter du 1er janvier 2018, 100 % des flux seront enregistrables avec le code 2D Datamatrix, contre 25 % aujourd’hui.
Alain Tridon, directeur adjoint de la DGAL intervenu le 14 juin aux rencontres d’Agro EDI Europe, a fait savoir que les inspecteurs ont pour consigne de « ne pas sanctionner ceux qui sont en route ». Compréhensif, il a cependant précisé que le respect d’une dynamique, d’un calendrier d’avancement à caler avec le Comité de suivi de SC Trace, était nécessaire.
Des formations et un accompagnement fort utiles
Agro EDI Europe propose d’accompagner les distributeurs et fournisseurs dans leur démarche de traçabilité SC Trace. L’association met également à disposition des professionnels un outil d’auto-évaluation nommé Traphyto et dispense régulièrement des formations. La prochaine est prévue en septembre 2016. Enfin, une application smartphone SC Trace est disponible pour flasher le code.