TS colza : l’AMM de Cruiser OSR définitivement retirée
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Le 29 juin, le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll a fait part de sa décision de retirer l’Autorisation de mise sur le marché (AMM) du traitement de semences de colza Cruiser OSR de Syngenta. Le ministre a estimé que les arguments fournis par la firme lors de la procédure contradictoire ne remettent pas en cause l’avis de l’Anses et a de ce fait « confirmé l’interdiction » de Cruiser OSR. La volonté affichée par Stéphane Le Foll sur ce dossier avait déjà suscité de nombreuses réactions négatives de la part de la filière agricole française (lire nos lettres des 4, 11 et 18 juin 2012). Syngenta dispose de 15 jours pour faire part de ses observations. La Fop a aussitôt réagi en déplorant la décision de retrait du Cruiser, considèrant « que cette annonce arbitraire repose sur une lecture tendancieuse du rapport de l’Anses. » L.C./A.D.
Selon la Fédération des oléoprotéagineux, cette décision est avant tout politique. Elle y voit d’abord le premier signe de l’affirmation d’une politique agricole qui divise et le signe d’une « compensation » accordée aux intérêts écologiques suite aux critiques formulées lors du dernier remaniement ministériel. La Fop souligne « qu’elle ne saurait accepter que l’agriculture soit la variable d’ajustement d’équilibres politiques entre les différents groupes composants la majorité présidentielle. »
Cette décision « aura des conséquences économiques majeures pour la filière colza, sans être d’aucune utilité pour résoudre les vrais problèmes des apiculteurs », s’insurge pour sa part Syngenta, qui chiffre la perte de compétitivité pour l’agriculture française à plus de 200 millions d’euros. La firme entend bien défendre l’homologation du Cruiser® OSR par tous les moyens à sa disposition, et en premier lieu par le dépôt d’un recours en référé suspension devant le tribunal administratif contre la décision de retrait prise par le ministre de l’Agriculture.
L’Unaf (apiculteurs), pour sa part, se félicite à l’inverse de la décision, et demande son extension sur le maïs.