Unicopa : Nutréa reprise par Coopagri-Bretagne (29) et Terrena (44)

Un nouveau et important pas vient d’être franchi dans la structuration de l’agriculture bretonne. Les réflexions étaient engagées depuis quelques mois déjà (cf notre lettre du 20/03/09) : Nutréa, l’activité nutrition animale d’Unicopa, cherchait un repreneur. C’est finalement l’offre présentée par Coopagri-Bretagne et par Terrena qui a séduit les dirigeants d’Unicopa, laissant de côté celle du Gouessant associé à la Cecab et à Agrial.

« Nous avons opté pour le projet qui nous paraissait le plus structurant pour la filière nutrition animale bretonne, confie Patrice Leloup, directeur général d’Unicopa. Sur un stricte plan économique, l’offre de Terrena et de Coopagri était de qualité supérieure. Et puis, des liens forts existaient déjà entre ces deux entreprises et nos coopératives Pigalys et Cam 56 ». Car dans le schéma proposé, les trois coopératives d’Unicopa (Eolys, Pigalys et Cam 56) restent actionnaires sans compter que les huit usines et les 550 salariés de Nutréa sont repris. Anne Gilet

Photo : Patrice Leloup, directeur d’Unicopa. Un accord entre Eolys et Coopagri Bretagne sur la collecte et la commercialisation des céréales a été conclu dans le même temps.

« D’ici la fin de l’été, une entité spécifique devrait être constituée pour piloter Nutréa et ses fililales », poursuit le directeur général d’Unicopa. Une entité composée d’un actionnaire majoritaire - une holding regroupant Coopagri-Bretagne et Eolys- et deux partenaires minoritaires : Terrena avec Pigalys et Cam 56. Le nouvel ensemble pèsera près de 25 % du marché breton de l’aliment du bétail. « Mais, précise-t-il, chaque structure conservera son identité, ses marques et ses réseaux commerciaux ». Dans le même temps, Eolys et Coopagri ont conclu un accord pour la collecte et la commercialisation des céréales. Dès la récolte de cet été, les producteurs pourront livrer leurs céréales dans les usines de leur choix.

Pour Gilles Bars, président d’Unicopa, « ce projet montre que des coopératives sont capables de dépasser les clivages du passé dans l’intérêt des agriculteurs et répondre aux mutations de l’agriculture et des marchés. Nous avons la volonté d’écrire une nouvelle page de la coopération agricole de l’ouest ».

Pour Denis Manac’h, président de Coopagri Bretagne, « ce rapprochement s’inscrit dans la continuité de notre stratégie d’alliances et de partenariats territoriaux pour mener un projet régional ambitieux tout en respectant les identités de chacun. Après avoir noué des liens avec la Cam 53, Vegam et la Cam 56, nous franchissons un nouveau cap avec Nutréa et Eolys ».

Pour Hubert Garaud, président de Terrena, « ce projet s’inscrit dans la continuité des partenariats précédemment conclus avec Unicopa et ses coopératives adhérentes, pour les filières volailles et porcs ».

Après la nutrition animale, Unicopa espère désormais trouver de nouvelles solutions pour ses deux activités restantes : la branche salaisonnerie (Brocéliande) et sa branche laitière à travers Entremont-Alliance dont il est actionnaire minoritaire. « Pour la salaisonnerie, des échanges ont lieu avec d’éventuels repreneurs mais rien d’officiel encore, précise Patrice Leloup. Quant au lait, pas de solution imminente. Le climat est certes difficile mais sain. Le dialogue avec les adhérents n’est pas rompu même s’il reste encore très « tonique ». Pour tous, il devient urgent de régler le problème du lait pour ensemble, redessiner des perspectives ». Parmi les alliés envisageables : Sodiaal ou Lactalis. Autre solution possible : la reprise d’Entremont par des banques.