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Union bio semences expérimente l’ACS en bio

Le | Cooperatives-negoces

Pour réduire le nombre de passages de machine et le travail du sol, Union bio semences a expérimenté l’agriculture de conservation en bio. Elle a comparé plusieurs modalités de semis direct de soja sous un couvert de seigle et a présenté le 3 septembre ses résultats à des agriculteurs, bio comme conventionnels.

Union bio semences expérimente l’ACS en bio
Union bio semences expérimente l’ACS en bio

Sollicitée par un de ses agriculteurs soucieux de réduire son travail du sol, Union bio semences, qui regroupe les coopératives spécialisées en bio Biocer et Cocebi, expérimente depuis un an la culture de soja sous couvert de seigle. Elle a présenté le 3 septembre, à Thénisy (77), les résultats de cette première année d’essai à une vingtaine d’agriculteurs, bio comme conventionnels. « La visite s’est très bien passée. Je ne sais pas si certains s’engageront dans cette pratique l’an prochain, mais ils ont déjà moins peur de la culture du soja, ne serait-ce qu’en conduite classique », souligne Vaiolini Travers, animatrice au sein d’Union bio semences en charge de l’essai.

Abaisser les coûts, affiner les pratiques

Les objectifs de cette expérimentation étaient multiples : réduire les passages de machine et le désherbage mécanique grâce à la couverture du sol par le mulch de seigle, trouver des équipements efficaces et abordables, puis enfin, identifier les techniques de semis et de destruction de couvert les plus efficaces. « C’est la première fois que nous mettons en place un essai de ce genre au niveau de l’union. Il existait très peu de bibliographie sur le sujet. Nous voulions aussi intégrer des semoirs abordables dans l’essai car l’achat de ce matériel, notamment les semoirs à disques, constitue souvent un frein au passage à l’agriculture de conservation des sols », explique l’animatrice.

Désherbage réduit et moindre pression oiseaux

Grâce à la bonne couverture du sol par le seigle, l’agriculteur a réussi à réduire son travail du sol pour la préparation du semis ainsi que le désherbage mécanique. « Dans la région, la culture du soja devient difficile car elle est détruite par les pigeons. Avec un couvert de seigle, les attaques ont été bien moins importantes », constate Vaiolini Travers. Plusieurs points de vigilance ont toutefois été identifiés. Le seigle peut concurrencer le soja les années sèches au niveau de la demande en eau. Ce couvert doit être détruit à floraison pour éviter les repousses. Sa destruction doit se faire le même jour que le semis de soja, ce qui peut être contraignant en termes de charge de travail. Enfin des bourrages ont été observés avec les semoirs à dents, engendrant une moins bonne répartition du mulch, ce qui favorise l’apparition d’adventices. « L’agriculteur pense tout de même à reconduire l’essai, mais en affinant les pratiques et en réduisant le nombre de modalités testées », conclut Vaiolini Travers.