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Union Set et Agrial : de la proximité, et encore de la proximité

Le | Cooperatives-negoces

Les quatre régions, trois dans la Sarthe et une en Indre et Loire, sont représentées sur le stand d’Union Set au Space, qui s’est tenu du 9 au 12 septembre à Rennes. Une occasion majeure de rencontrer les agriculteurs qui sont revenus auprès de leur coopérative, ou qui sont susceptibles de le faire. Car Union Set a traversé une période de forte turbulence. Elle s’achemine maintenant vers la fusion avec Agrial. Rencontre avec Ludovic Spiers, directeur général d’Union Set et directeur délégué d’Agrial. L’occasion de s’arrêter sur la stratégie du groupe en termes de développement de la distribution jardin et des alliances dans les secteurs de l’élevage.

« 35 magasins ont été réouverts ce printemps et les agriculteurs invités aux inaugurations sont venus en direct pour leur réappro » : les premières paroles de Ludovic Spiers pointent ce qui a coûté en parts de marché à la coopérative de la Sarthe sur les dernières années. Un virage trop radical vers la livraison directe, sans doute peu adaptée à une zone de polyculture-élevage. Le staff de la coopérative a été presque totalement renouvelé, les options stratégiques modifiées avec un retour des hommes sur le terrain.

Catherine Deger

Photo : Ludovic Spiers, directeur général d’Union Set et directeur délégué d’Agrial sur le stand d’Union Set, au Space.

Pour preuve, la moitié de l’espace au siège de la coopérative au Mans sont à louer. Au total, Union Set compte aujourd’hui 530 salariés, soit cent de moins au terme d’une réorganisation qui a pu être menée sans plan de restructuration.

Pas de répit pour autant. La prochaine étape est clairement annoncée : la fusion au sein d’Agrial. Le préalable était un retour à l’équilibre des comptes. « Sur la campagne 2007-2008, nous avons réalisé un excédent de 2,5 millions d’euros. A rapprocher du résultat courant de moins 2,5 millions d’euros en 2006-2007, hors provisions et moins 4,9 millions d’euros en résultat net », précise Ludovic Spiers. Le bilan sur 2007-2008 est provisoire, car il courra exceptionnellement sur 18 mois. Mais l’orientation est correcte. Reste à rassurer les équipes et les agriculteurs sur les options prises. « Le gros des allègements de structure est fait à Union Set. A Agrial nous disposons d’une Gestion prévisionnelle des emplois et compétences qui nous permet d’anticiper les effets du papy boom », poursuit Ludovic Spiers. « En région, nous ne devrions donc pas avoir de grand changement d’organisation. Et nous conserverons deux sites, à Caen et au Mans.

Développement des magasins ruraux et harmonisation en vue

Loin de se retirer du maillage territorial, la direction d’Union Set a opté pour renforcer la présence des libre-services agricoles. « Nous venons de reprendre deux magasins Catena dans la Sarthe, l’un à Mareil et l’autre à Bouloire. D’autres vont suivre, afin d’assurer à la fois la proximité avec le monde rural et les agriculteurs ». Ces investissements dans des magasins de bricolage et jardin posent avec encore plus de force la question d’une harmonisation des enseignes : Point Vert et Brico Pro pour Agrial, Gamm Vert et Catena pour Union Set. Les choix du groupe seront suivis avec intérêt : ils concernent en effet 230 lisas, pour un chiffre d’affaires de 170 millions aujourd’hui, potentiellement 200 ME compte-tenu des développements en cours. Autant dire un futur leader de la distribution jardin en milieu rural.

Stratégie d’alliances, des ouvertures en production viande

Les autres métiers du groupe sont-ils à l’optimum en termes de taille ?

En céréales et appro, la réponse est plutôt positive pour Ludovic Spiers : « Avec 1,5 million de tonnes, nous sommes peut-être loin d’Axecéréales, mais notre positionnement vis-à-vis du portuaire rend cette taille suffisante. En approvisionnement, Acadis se situe parmi les premières structures au niveau national ». En fait, à l’image de la plupart des mouvements en cours, les évolutions sont plutôt à venir dans le domaine de l’élevage. En porcs, avec Union Set, le groupe pèsera un million de têtes. Auxquels s’ajoutent les 150 000 porcs de la CAM au sein du GIE Capig : « le premier étage d’une fusée à faire décoller avec d’autres », commente Ludovic Spiers. En bovins viande, les groupements de producteurs d’Agrial totalisent 180 000 têtes…. « Il nous faut sans doute revoir la force de l’amont », conclut le directeur déléguéd’Agrial. Qui n’en dira pas plus, pour l’instant, sur ce dossier.

Les chiffres clés

2007-2008

Agrial : Coopérative : 800 millions d’euros ; Districo (lisas) : 130 millions d’euros

Union Set : Coopérative : 350 millions d’euros ; Sicalem (lisas) : 40 millions d’euros

1er juillet 2009 (sous réserve d’accord des assemblées pour la fusion)

Coopérative Agrial (incluant ex-Union Set) : 1 200 millions d’euros réalisé avec 1 000 salariés

Districo-Sicalem : 170 à 200 millions d’euros (compte tenu des reprises en cours), réalisés avec 230 magasins et 1000 salariés

Ensemble du groupe Agrial : 2 milliards d’euros