Vers une très bonne collecte 2014, sauf dans le Centre-Est
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Alors que les récoltes sont terminées ou bien avancées dans la plupart des régions, les OS dressent les premiers bilans. De bonnes surprises côté tonnages mais une qualité très hétérogène. Comme nous l'indiquions dans notre alerte, dès le 16 juillet, certaines régions comme le Centre, l'Ile de France et la Bourgogne, confirment la présence de grains germés, parfois à des niveaux très importants.
C'est le cas chez Cérépy (89) où Germain Bour, le DG, estime « qu'environ 80 % de la collecte de blé ne répondra pas aux critères de temps de chute de Hagberg exigés par la meunerie. Le phénomène est plus important que prévu car des grains pré-germés non visibles à l'œil nu ont des conséquences négatives sur le temps de chute de Hagberg. » En revanche, les rendements sont excellents et avoisinent les 78 q/ha de moyenne pour le blé. Même constat chez Dijon Céréales (21), alors que la collecte était réalisée aux trois quarts en fin de semaine dernière, « il reste désormais à toutes nos équipes un gros travail de contrôle de la qualité, de tri et d'allotement pour ne pas mélanger les qualités différentes et valoriser au mieux ce qui peut l'être », commente Didier Quintard, responsable communication. Michel Travers, à la coop de Puiseaux (45) confirme également que le climat a impacté sur la qualité des blés tendres. « Les 30 à 60 mm de pluie tombés le week-end du 14 juillet ont fait chuter les PS mais n'ont pas eu d'impact sur le taux de grains germés. Près de 20 % de nos blés devront toutefois être déclassés. La moyenne des Habgberg avoisine les 200, pour des valeurs allant de 100 à 300. Notre site, équipé de 11 fosses de réception nous aide à optimiser l'allotement. Les rendements eux, sont corrects : 72 q/ha pour les blés de force et 85 pour les blés meuniers supérieurs ».
Plus à l'Est, à la Cal (54), 2/3 des parcelles étaient récoltés en milieu de semaine dernière. « La qualité est satisfaisante même si, trois silos me posent soucis, confie David Porte, responsable de la collecte. Globalement, nous étions en retard. Les blés murs en premier n'ont pas été touchés par la germination. Nous attendons de voir la qualité de la seconde vague de la collecte qui a reçu entre 25 et 50 mm de pluie supplémentaire. Les rendements sont un peu en deçà de l'an passé (65 q/ha contre 73 en 2013). Chez EMC2 (55), qualité et rendement varient selon les situations pédoclimatiques. « Pour les tonnages, cela va de 40 q/ha dans les petites terres à 90, pour une moyenne de 68 q/ha. Quelques cas de blés germés sont signalés mais rien d'alarmant », constate David Meder, le responsable céréales.
La Picardie a aussi été affectée par des problèmes de qualité liés aux grains de blés germés, en tout cas en ce qui concerne les variétés arrivées à maturité plus précocement. « Nous avons collecté un quart des blés de notre zone et la moitié de cette récolte est affectée par de fortes défaillances de l'indice de Hagberg, indiquait ainsi Christian Renard, DG de Valfrance (60), en fin de semaine dernière. Il nous reste les trois quarts de la collecte à rentrer et nous espérons fortement que les problèmes de grains germés seront moins présents, voire absents, sur les variétés moins précoces ».
Au Nord de la France, la collecte des blés est à peine commencée : la maturité étant tout juste atteinte. Mais les premiers échos sont positifs tant en quantité qu'en qualité.
Dans la zone de collecte de Caliance, de la Mayenne au Finistère, la récolte de blé, à moitié terminée, révèle de très bons résultats, tant en rendements qu'en qualité. Ici, pas de problème de grains germés, ni d'humidité ou de PS. « Nous avons livré nos premières bennes dans les ports avec de très bons résultats sur les temps de chute de Hagberg, confirme Philippe Brégère, responsable céréales de l'union Caliance. Seul le taux de protéine est un peu juste, assez dilué par le rendement ».
Au sud de la Loire, les blés ne semblent pas avoir été affectés par des problèmes de germination. Les récoltes se terminent avec de bons rendements, « proches de 2012, une bonne année, constate Christian Cordonnier, le DG de Terre Atlantique (17). La moyenne devrait atteindre les 80 à 85 q/ha. Le taux de protéines est bon et supérieur en bordure maritime.
Pour l'orge et le colza
Chez Unéal (62), le bilan est mitigé pour les orges d'hiver et le colza. Il frole l'excellence pour l'orge avec des rendements moyens de 85 q/ha et des PS au-dessus de 64 ; en colza en revanche, les rendements sont considérés comme « moyens » et « en dessous des espérances », entre 38 et 41 q/ha.
Chez Cérépy (89), les collectes de colza et d'orge d'hiver sont terminées. La moyenne des rendements est proche des 40 q/ha pour le colza.
Chez Valfrance (60), le bilan de la collecte est excellent en orge d'hiver comme en colza, tant en quantité qu'en qualité. Les rendements moyens d'orges d'hiver sont de l'ordre de 80 q/ha et ceux en colza de 40 q/ha.
Dans le Grand Ouest, les collectes d'orge et de colza sont terminées. Les rendements en orges d'hiver sont qualifiés d'excellents, notamment en raison d'une forte progression de la génétique. Côté colza, les rendements sont plutôt hétérogènes et en retraits par rapport à 2013. Dans la zone de collecte de Terre Atlantique (17), les tonnages sont exceptionnels avec des pointes à 50 q/ha.