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Vivadour, aux côtés de Max Havelaar pour du blé équitable français

Le | Cooperatives-negoces

Le 5 mai, l’ONG Max Havelaar, porteur du label équitable Fairtrade, a présenté un nouveau dispositif de certification. L’enjeu : soutenir, via des contrats pluriannuels rémunérateurs, les producteurs français les plus fragiles économiquement dans les filières blé et lait. Vivadour et deux de ses adhérents sont partenaires.

Vivadour, aux côtés de Max Havelaar pour du blé équitable français
Vivadour, aux côtés de Max Havelaar pour du blé équitable français

Consciente des difficultés économiques de nombreuses exploitations françaises, l’ONG Max Havelaar a, le 5 mai, détaillé la certification qu’elle souhaite mettre en place, en France, pour soutenir les filières blé et lait. Une nouveauté pour cet acteur historique du commerce équitable mondial qui, jusque-là, soutenait avant tout les pays en voie de développement : via une juste rémunération des producteurs locaux et des conditions de travail décentes. Le même concept souhaite être instauré sur le territoire national : « s’engager sur un prix garanti en fonction du territoire, avec un objectif chiffré de revenu », insiste Blaise Desbordes, le directeur général de l’ONG.

249 €/t de blé pour un revenu minimum d’1,5 Smic

Pour la filière blé, Vivadour fait partie des partenaires qui, depuis deux ans, échangent avec la structure française de Max Havelaar. « Dans notre département du Gers, en moyenne sur cinq ans, deux tiers des exploitations céréalières ne dégagent pas de revenu, concède Florent Estebenet, agriculteur sur 150 ha (dont 50 ha de blé) à Bellegarde et également administrateur chez Vivadour. Ce projet représente pour nous la promesse d’être rémunéré dignement. Nous partons sur des contrats de trois ans, avec un blé payé 249 €/ t au minimum, pour un revenu, là aussi au minimum, de 1,5 Smic. L’enjeu est de couvrir nos coûts de production et de dégager un vrai salaire. En comparaison, sur les cinq dernières campagnes, j’ai vendu mon blé à 166 €/t ! Un audit, pour valider la certification du label Fairtrade/Max Havelaar, devrait être programmé d’ici à la fin du mois. » Une autre exploitation adhérente de Vivadour devrait rejoindre la phase test. La production de blé 2022 des adhérents de la coopérative pourra être éligible à ce projet selon un cahier des charges spécifique

Vivadour, aux côtés de Max Havelaar pour du blé équitable français - © D.R.
Vivadour, aux côtés de Max Havelaar pour du blé équitable français - © D.R.

Fédérer les pays du Sud et du Nord dans un même produit

Si les acteurs français de la filière blé Max Havelaar- meuniers, industriel, grande distribution, marques - ne sont pas encore tous identifiés, une chose est sûre « notre blé deviendra un nouvel ingrédient, associé à d’autres fabriqués hors France, pour proposer de nouvelles catégories équitables d’aliments, poursuit Florent Estebenet. Ainsi, notre blé pourra être associé à du cacao, à de la vanille ou des bananes pour produire des biscuits, des pâtisseries, des crèmes dessert ou des yaourts. L’enjeu est que, via leur acte d’achat, les consommateurs soutiennent à la fois les pays du Sud et les pays du Nord. »

Soutenir le déploiement de pratiques plus vertueuses

Alors que les premiers produits laitiers pourraient être disponibles dans les étals d’ici à la fin de l’année, grâce au lait collecté chez les éleveurs de l’Association Centrale des Laiteries Coopératives des Charentes et du Poitou (ACLCCP), le lancement à grande échelle pour la filière blé ne devrait s’opérer qu’en 2022. Le cahier des charges n’impose pas d’être en bio ou en HVE mais la démarche souhaite accompagner le déploiement de pratiques plus respectueuses de l’environnement.