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Voies capillaires SNCF : Axéréal tire le train de la rénovation dans le Centre

Le | Cooperatives-negoces

Après Vivescia en Champagne, c'est Axéréal qui vient, dans le Centre, au secours, des lignes capillaires dédiées au fret. En France, 2000 km de voies capillaires sont utilisées en France : deux tiers sont à rénover d'urgence. Si les OS n'hésitent pas à mettre la main à la poche pour sauver un outil de travail jugé précieux, ils espèrent que l'Etat, voire l'Europe, en feront de même.


« Le transport via le fret ferroviaire offre régularité et sécurité à nos clients, ainsi qu'une alternative moins impactante pour l'environnement que les camions. » Jean-François Loiseau, président de la coopérative agricole Axéréal, a insisté sur les atouts du rail, lors de l'inauguration de 15 km de voies ferrées rénovées Vendôme-Montoire-Troo (Loir-et-Cher). Près de 82 000 tonnes de céréales issus des silos de la coopérative vont emprunter ce tronçon chaque année, à destination de la Belgique et d'importateurs méditerranéens.

« Sur 2000 kilomètres de voies encore en fonctionnement, un tiers des lignes ferroviaires capillaires de ce type est en bon état, contre deux tiers à rénover de manière urgente », précise Jacques Rapoport, PDG de SNCF Réseau. Qui précise qu'environ 2000 autres kilomètres de réseau capillaires sont complètement inutilisés. Selon Jacques Rapoport, il est « dans l'intérêt de la France » d'entretenir ces voies, vectrices de dynamisme rural et contributrices au secteur exportateur qu'est l'agriculture. « Le secrétaire d'Etat en charge des transports Alain Vidalies s'est laissé convaincre de l'importance de cet enjeu et a débloqué trois enveloppes de 10 M€ pour le fret capillaire », se réjouit-il. Sur 2015-17, ces 30 M€ sont censés générer jusqu'à 100 M€ d'investissement. Car au vu des montants en jeu, les travaux concernés appellent nécessairement des partenariats.


Axéréal, au cœur du montage financier

Dans le cas de la ligne Vendôme-Montoire-Troo, Axéréal supportera 30 % des quelque 4,5 millions d'euros investis sur 30 ans, soit une participation équivalente à celle de la région Centre-Val-de-Loire, et supérieure à celles de SNCF réseau (19 %) et du département du Loir-et-Cher (16,5 %). Le reste de l'enveloppe étant assuré par des collectivités locales et le train touristique de la Vallée du Loir, autre utilisateur de la voie ferrée. « C'est clairement l'esprit d'initiative d'Axéréal qui a permis de débloquer le projet, salue Maurice Leroy, député local. Cette volonté, et la participation constructive de l'ensemble des parties prenantes font de ce partenariat unique un exemple pour la région, mais aussi pour la France. »


L'agriculture, premier usager du fret capillaire

« Les entreprises du secteur agricole sont au centre de tels projets », insiste Jacques Rapoport, qui rappelle que « l'agriculture est le premier usager du fret capillaire. » Si Jean-Français Loiseau se dit ravi de la participation d'Axéréal à un tel projet, il affirme également espérer que ce type d'investissement (1,5 M€) reste « exceptionnel » pour une coopérative, et en appelle à une politique encore plus volontariste de la part de l'Etat, voire de l'Europe.