Référence agro

Covid-19, hygiéniser les boues de stations d’épuration

Le

Les ministères de la Transition écologique et de l’Agriculture ont saisi en urgence l’Anses sur les risques liés à l’épandage des boues de station d’épuration durant l’épidémie de Coronavirus. Ses conclusions ont été rendues le 2 avril.

Covid-19, hygiéniser les boues de stations d’épuration
Covid-19, hygiéniser les boues de stations d’épuration

Plus de 70 % des boues issues des stations de traitement des eaux usées sont utilisées en agriculture pour apporter aux sols de la matière organique et des éléments fertilisants. Saisie en urgence par les ministères de l’Agriculture et de la Transition écologique pour expertiser les risques éventuels liés à l’épandage de ces boues durant l’épidémie de Covid-19, l’Agence nationale de sécurité sanitaire, Anses, a rendu son avis le 2 avril 2020.

Des mesures pendant la pandémie

Résultat, les experts n’ont pas réussi à définir avec précision le niveau de contamination pour les boues non traitées, ni à préciser une période de stockage au-delà de laquelle le virus serait inactivé. Toutefois, pour les boues ayant subi un traitement hygiénisant conforme à la réglementation, le risque est négligeable, affirme l’Agence. Laquelle recommande donc de n’épandre, durant la pandémie, que les boues ayant subie une hygiénisation préalable : compostage, séchage thermique, digestion anaérobie thermophile et chaulage. Elle demande également un renforcement des contrôles pour vérifier la bonne mise en œuvre des procédés de traitement.

Les risques liés à l’épandage

Si, selon l’Organisation mondiale de la santé, personne ne dispose de preuve de la survie du Sars-COV-2 dans les eaux usées, il a été montré que des coronavirus apparentés pouvaient rester infectieux dans ces eaux pendant plusieurs jours. La transmission se faisant par les voies respiratoires, les préoccupations concernent surtout l’exposition aux gouttelettes et aux poussières susceptibles d’être émises lors de l’épandage des boues.

Par manque de connaissance sur le Covid-19, l’Anses a fondé son analyse sur les éléments concernant d’autres virus, comme des entérovirus, des phages et des coronavirus animaux.  L’Anses demande d’approfondir travaux sur le suivi des bactériophages infectant les bactéries intestinales, qui sont proposés comme indicateurs de pollution fécale ou virale.