CRC veut rester le leader des filières tracées en France
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La filière blé Culture raisonnée contrôlée (CRC) continue de séduire les agriculteurs, les collecteurs, les meuniers et les industriels. En 2018, les surfaces semées sous ce cahier des charges ont progressé de 25 % et représentent désormais 10 % des blés français écrasés par les meuniers de l’Hexagone, soit 376 490 tonnes de blés pour 2018, avant déclassement. Pour la prochaine collecte, plusieurs organismes stockeurs rejoignent la démarche en intégrant le GIE (Groupement d’intérêt économique) : Acolyance, AGROPITHIVIERS, Alliance Occitane, Arterris, Hautbois et SANA TERRA. Du côté de la grande distribution, McDonald’s et Carrefour font aussi partie des nouveaux membres. « Notre objectif est de devenir la référence des filières végétales », insiste Marc Bonnet, le directeur général du GIE, lors de l’assemblée générale du GIE CRC qui s’est tenue à Paris le 3 décembre.
De nouvelles espèces d’ici à 2020
L’arrivée d’Arterris, en partenariat avec la minoterie Mercier Capla, marque « la vraie intégration d’une filière blé dur dans le GIE », souligne le directeur général. Avec le négoce Hautbois, situé dans la Mayenne, la filière se dote d’un bassin de production sur le nord-ouest. L’entreprise prévoit d’engager 500 t de blé en 2019 et 5 000 sur sa troisième campagne. Dès le printemps, la farine « C’est qui le patron » arrivera dans les supermarchés et sera issue de blés cultivés sous la charte CRC. La Cavac fournira au meunier Belot de quoi produire 1 000 tonnes de farine dans un premier temps. Fort de son succès en blé, le GIE CRC va élargir son cahier des charges à de nouvelles espèces. Dès l’an prochain, la production de sarrasin sous label devrait débuter, suivie par celle d’orge de brasserie. D’ici à 2020, une dizaine de nouvelles productions intégreront la démarche : colza, maïs, riz, épeautre… « Nous devons confirmer notre position de leader de la filière tracée en France avec ces nouveaux projets », estime Michel Deketelaere, directeur scientifique du GIE CRC.
Un cahier des charges farine
Si jusqu’à présent, le cahier des charges ne concernait que l’amont de la filière avec la production de blé, le GIE a décidé de mettre en place une reconnaissance CRC farine pour les meuniers, transformateurs et distributeurs. « Toute la filière devient actrice sous cahier des charges », estime Maryse Le Galloudec, responsable technique et qualité. Des contrôles qualité seront réalisés à tous les niveaux. Les farines devront présenter un taux de résidus de pesticides inférieur à 0,025 mg/kg pour les insecticides de stockage. En 2020, ces seuils seront abaissés pour s’aligner avec ceux exigés dans la filière blé, soit des valeurs comprises entre 0,005 et 0,01 mg/kg en fonction des insecticides. « Cela nous laisse un an pour mettre en place les process », indique Maryse Le Galloudec. Dans le cadre de sa feuille de route pour 2023, visant à garantir au consommateur durabilité, traçabilité, biodiversité et santé, le GIE CRC réfléchit d’ailleurs au « zéro résidus de pesticides ». « On proposera un plan d‘action au conseil d’administration en mars. C’est un objectif mais il ne faut pas casser la filière », explique Marc Bonnet.