Crise du logement dans les silos portuaires
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Face à une collecte française de blé et d’orge en hausse et à des exports au ralenti ces derniers jours, les silos portuaires affichent complet. Le point au groupe Sica-Atlantique (17) et chez Sénalia (76).
« Sur juillet-août, nous avons rentré 700 000 tonnes de céréales, soit 150 000 tonnes de plus que l’an passé, introduit Alain Charvillat, responsable de l’activité céréales au groupe Sica-Atlantique (17). Aujourd’hui encore, nous réceptionnons près de 2000 tonnes de blé par jour. Le souci, c’est que depuis quelques jours, les volumes en sortie ne sont plus aussi importants. La visibilité sur l’export à court terme reste floue. Quelques positions sont prises sur octobre mais très peu sur septembre. Du coup, nous sommes contraints de limiter, voire de bloquer les réceptions certains jours ». Une situation qui inquiète les OS de la région d’autant que les moissons de tournesol ont déjà commencé. Tous ont besoin de faire de la place dans les silos.
Si à Rouen Laurent Martel, DG de Sénalia, ne se dit « pas inquiet » pour l’heure, il reconnaît qu’il y aura « plus tard un peu de bousculade sur les quais. Compte tenu des productions plus faibles en Russie et en Ukraine, les importateurs se replient d’abord sur ces origines, avant de venir importer nos céréales ». Selon lui, la moindre qualité de la récolte française expliquerait aussi l’attente des exportateurs qui préfèrent acheter d’abord du « meilleur » blé ailleurs. Et les très gros volumes d’orges récoltés cette année sont également en partie responsables du remplissage des silos portuaires de Rouen. Laurent Martel estime toutefois cet engorgement passager et assure que, « vu le contexte mondial de cette campagne, il devrait au final y avoir plus d’achats que de disponibilités ». A.G. et L.C.
Photo : Silos de Sénalia