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Diplomatie économique et écologie au menu des 90 ans de l’AGPB

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Les fondamentaux des marchés céréaliers sont bons. Telle est la première impression qui ressortait de la journée organisée le 16 juin pour le colloque « Génération Blé, ambition céréales pour 2030 », organisé pour les 90 ans de l'AGPB. L'attention pouvait dès lors se porter sur l'avenir, lors de deux tables-rondes, l'une consacrée à l'économie et l'autre à l'innovation. Deux regrets ont été exprimés par les représentants de la profession lors de la table-ronde sur l'économie : la faiblesse de la prise en compte des atouts des céréales françaises par la diplomatie « économique » française et le poids des normes qui handicapent la compétitivité des entreprises. « Les marchés de demain sont en Asie, en Afrique, a résumé Alain le Floch, directeur général de Vivescia. Si les contraintes sur les producteurs pèsent de plus en plus, nous perdrons notre peps au profit d'autres bassins de production. »


« Le progrès est dans le pré »

L'innovation, qui irrigue déjà très largement l'agriculture, mérite d'être débridée, ont souligné les intervenants à la seconde table-ronde. « Les innovations de rupture sont derrière nous, a rappelé Jacques Mathieu, directeur d'Arvalis-institut du végétal. Il nous faut maintenant combiner la génétique, la nutrition, les prévisions météo, ajuster les itinéraires techniques, la gestion des données parcellaires… Si l'un des éléments bloque, c'est l'ensemble qui est freiné. » « Le progrès est dans le pré », a résumé l'un des intervenants. Progrès que les professionnels peinent toujours à faire percevoir au grand public.


« Séparer écologie et innovation, une erreur fatale »

« Il faut une explication claire, permanente pour montrer la nécessité d'exporter », a répondu Hubert Védrine. « Dans un monde troublé, durablement instable, le blé peut passer au travers de ces bouleversements, car il est absolument vital », a poursuivi l'ancien ministre des Affaires étrangères. Il conseille la vigilance sur deux points : la question européenne, en cultivant les bonnes alliances et la question écologique. « L'écologisation s'imposera de toute façon, car la question de la vie dans la biosphère est posée à échéance de trois à quatre générations, estime-t-il, invitant à relever sans complexe le défit de l'écologie en mettant en évidence les avancées.

Une partie de ces principes se retrouve dans le livre blanc « Douze défis pour produire plus et mieux », édité à l'occasion des 90 ans de l'AGPB et remis par Philippe Pinta, président de l'AGPB à Stéphane le Foll à l'issue de ce colloque.