Eclairage - Inondations : quelles conséquences pour les cultures ?
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Les conséquences d'un excès d'eau sur les cultures à paille sont nombreuses, tant sur le plan physiologique (anoxie), que pathologique (maladies) ou mécanique (verse). Arvalis précise qu'en cas d'inondation ou de submersion, l'impact sur l'élaboration du rendement des céréales à paille est réel. Tout comme la pression maladie, surveillée de près. Tout dépend du stade de la culture, du niveau et de la durée d'immersion et des conditions de drainage de la parcelle.
- Le stade de la parcelle. La période de sensibilité maximale va de la floraison au début du remplissage des grains : quand le risque de défait de fécondation ou celui d'avortement précoce est avéré. En cas d'excès d'eau (immersion ou simple excès d'eau), la plante réduit voire arrête son métabolisme, et ne peut donc pas alimenter les grains en cours d'initiation. Selon les situations, des pertes de rendement de 30 à 100 % sont à craindre. Pour des stades plus tardifs (remplissage déjà avancé, grain laiteux), les grains sont déjà en place, leur croissance va juste être « mise en pause » quelques jours : les pertes devraient être moindres. Pour des stades plus précoces (courant montaison), les risques sont plus faibles.
- Le niveau et la durée d'immersion. Pour une immersion totale d'une durée supérieure à 3-4 jours, les plantes risquent de périr car elles ne peuvent plus ni transpirer, ni respirer. Une immersion partielle (à mi-hauteur, qui ne recouvre pas les épis) va plus provoquer un arrêt de croissance de la plante, qui pourra repartir si l'eau n'est pas restée trop longtemps.
- Les conditions de drainage. D'elles dépendront la rapidité avec laquelle les céréales, et notamment ses racines, pourront revenir « fonctionnelles » et permettre une reprise de la croissance de la culture. Une hydromorphie exceptionnelle peut aussi être synonyme de risque accru de verse.
Que faire ?
La question du retournement de la culture en place peut se poser. Si les grains sont absents, le remplacement par une autre culture est envisageable, dès que les conditions le permettront. Si des grains sont présents et continuent de croître, il est sans doute préférable de laisser la culture aller à son terme et récolter ce qu'il restera. Certains producteurs pourraient se poser la question de faucher ou d'ensiler leurs céréales touchées, pour en faire un fourrage. La décision devra être prise au cas par cas.
Quel risque maladie ?
Le risque fusariose est surveillé de près car dans de nombreuses parcelles, les fortes pluies sont tombées en pleine floraison des blés, à une période où l’efficacité des fongicides arrivaient en fin de protection. Dans certaines zones, des techniciens n’hésitent pas à parler de « situation explosive ». Mais avec les températures fraîches, le risque est plutôt celui de présence de Microdochium nivale que de Fusarium roseum.