EDI et traçabilité : le partage européen s’accélère
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Le 17 juin, dans le cadre du colloque international « e-foodchain - Food is going digital - What about you ? (1) » organisé près de Paris, six partenaires européens (2) - intervenants dans les Technologies de l’information et de la communication (TIC) dédiées aux filières agro-alimentaires - ont officialisé leur engagement sur les échanges de données informatiques (EDI) selon les mêmes standards élaborés dans le cadre du projet e-foodchain. L'association Agro-EDI Europe encadre pour la France ces travaux initiés par la Commission européenne et portant sur les céréales, les fruits et légumes frais ainsi que les produits laitiers. Depuis 2012, ces acteurs bâtissent des pilotes pour optimiser les échanges d’informations « de l’amont vers l’aval » pour une meilleure traçabilité. Les pilotes sont désormais calés et peuvent se développer à plus grande échelle.
Pour Jean- Christophe Pienne, de SEVEAL, participant à la table ronde sur les contraintes des petites structures, les solutions liées au « Tic » représentent un vrai défi pour améliorer la compétitivité de la chaine agro-alimentaire. « Et ce n’est pas que de la science, c’est du bon sens. », a-t-il insisté. Bruno Prépin, directeur d’Agro EDI Europe (photo), a pris comme exemple les Pays-Bas, en avance sur les échanges de données via les nouvelles technologies pour les marchés à l’exportation : « Un certificat électronique phytosanitaire est envoyé toutes les 20 secondes ! ». Une efficacité facilitée aussi par une réglementation plus simple. « En France nous sommes en retard », complète-t-il. Pour Friedrich Laubscher de Bayer, la traçabilité mise en œuvre dans le cadre du projet e-foodchain doit aussi être partagée par l’ensemble des acteurs mondiaux, au-delà de l’Europe. Quant à l’agriculteur, premier maillon de la chaîne agro-alimentaire, il est avant tout en quête de simplification et d’efficacité. Rémi Hacquin, président de Valfrance (60) et d'Agro EDI Europe, rappelle l’évolution du métier d’agriculteur : « Outre produire, il doit désormais gérer plusieurs niveaux de risques et passer d’un savoir-faire à un faire-savoir. »
Dématérialisation des factures, projet pilote français
« e-documents » est l’un des pilotes du projet e-foodchain et il est mené par Agro-EDI Europe. Six coopératives - Valfrance (60), Dijon Céréales (21), Lorca (57), Terrena (44), Les vergers d’Anjou (49), une coopérative italienne - et deux organismes « providers » - adhérents.coop et Accelya - ont expérimenté la dématérialisation des factures. Elles sont adressées aux sociétés via l’intranet. Parmi les avantages relevés par Benoît Bories des Vergers d’Anjou : « un gain de temps, une économie de 55 ct d’euros par facture et pas de duplicata. » Les 200 adhérents de la coopérative fruitière dressent aussi un bilan positif. « A eux maintenant de s’accaparer le dossier et de proposer à leur centre de gestion de rejoindre ce service. » Jean-Francois Daguenet de Valfrance relève néanmoins un challenge culturel : « Convaincre l’adhérent ou les sociétés sur l’intérêt de la dématérialisation ». Les factures sont conservées sur des serveurs sécurisés - sorte de coffre forts - et réservés à chaque agriculteur. Il pourra les consulter pendant 10 ans. « Nous proposons un projet clé en main », a expliqué Sébastien Gaborit d’adhérents.coop.
(1) Efoochain : L’agro alimentaire en route pour la dématérialisation et vous ?
(2) Agro-EDI Europe (FR), Confagricoltura (IT), COTHN(PT), DPA (NL), Frug I Com (NL), Agro Connect (NL)