Référence agro

Edito - Et pourtant elles meurent

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« Les abeilles battent de l’aile », titre l’Express du 24 janvier, qui développe : « Hiver pluvieux, manque de pollen, parasites et virus… Les ruchers européens vont mal. En France, certaines régions comme la Charente, déplorent une mortalité allant jusqu’à 90 % des butineuses ». Aucune mention des pesticides, qui ont pourtant été largement dénoncés par pages entières au moment de « l’affaire » du Regent et du Gaucho. Et pour cause, puisque ces produits sont interdits sur les cultures pouvant être butinées, et ne peuvent donc plus être incriminés. Pas de mea culpa non plus, pour s’être focalisé sur ce seul critère pendant des années.

Les apiculteurs tirent effectivement la sonnette d’alarme. Mais ce ne peut plus être celle de la DGAL ou des firmes phytos. Selon les premières estimations réalisées par le réseau Biodiversité pour les abeillese, en ce mois de janvier, les mortalités seraient de 5 à 90 % du cheptel des ruches. Plusieurs causes sont relevées : le varroa mal maîtrisé et le développement d’un nouveau parasite, la Nosema Ceranae. Son implantation affecte les défenses immunitaires des ruches. Et si l’on reparlait des enquêtes multifactorielles ? Histoire de poser les bonnes questions et de ne pas perdre de temps dans l’élaboration des bonnes réponses ?''

Catherine Deger