Edito - OGM, traitements de semences : de la vitesse à la précipitation
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Entre le feuilleton des OGM et celui des traitements de semences sur maïs, la semaine écoulée aura été pour le moins riche en rebondissements. Le dossier des OGM, d’abord, ouvert et refermé par le président de la République. Le 8 janvier, il affirmait qu’il activera la clause de sauvegarde si le rapport de la Haute autorité (provisoire) fait état de doutes sérieux. Le 11, c’était chose faite. Entre temps, Jean-Louis Borloo annonçait le 9 janvier le retrait du projet de loi sur les OGM, qui devait être bouclé pour le 9 février. Au grand dam des sénateurs, qui planchaient dessus, mais aussi du président de l’Assemblée nationale. Le texte ne sera porté devant l’Assemblée nationale qu’après les municipales.
Présentant le rapport de la Haute autorité, le 10 janvier, le sénateur Jean-François Le Grand fait état « de doutes sérieux » sur le Mon 810, confirmant ce qui commençait à être tenu comme acqui : l’activation de la clause de sauvegarde par la France. Présentation du rapport aussitôt contestée par quatorze des scientifiques membres de cette Haute autorité.
Dans ce contexte, et toute proportion gardée, le communiqué de presse du ministère de l’Agriculture sur l’autorisation, assortie de précautions, du traitement de semences Cruiser sur maïs constitue une bonne nouvelle pour les maïsiculteurs qui vont trouver une solution concrète aux problèmes d’insectes du sol. Mais sur ce dossier aussi, vitesse et précipitation sont au rendez-vous. Car le communiqué fait également état du rejet de l’autorisation du Poncho. Ce alors que le dossier n’est apparemment pas définitivement bouclé par l’Afssa. Une gestion décidément précipitée des dossiers, ou le médiatique l’emporte encore une fois sur le scientifique. C.D.