Edito - Retour de balancier
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Les signes précurseurs s’accumulaient depuis plusieurs semaines. Le report de la taxe carbone à un hypothétique calendrier européen marque un ample mouvement du balancier politique, du mieux écologique au plus économique. L’annonce faite par François Fillon, le 23 mars, devant les députés UMP, au lendemain des régionales, d’un report de la taxe carbone à une possible mise en œuvre au niveau européen, était assortie d’un commentaire : « il faut que toutes les décisions prises en matière de développement durable soient analysées à l’aune de notre compétitivité ».
Commentaire qui fait suite au « ça commence à bien faire », concernant les mesures environnementales, lancé par Nicolas Sarkozy lors du Salon de l’agriculture 2010. Nicolas Sarkozy poursuit sa reconquête, (tardive ?) du monde agricole. Il a ainsi déclaré, à l’issue du Conseil des ministres le 24 mars, être « prêt à aller à une crise en Europe plutôt que d’accepter le démantèlement de la Pac, et que soit laissée à la spéculation le soin de fixer de façon erratique des prix agricoles qui ne permettent plus à nos agriculteurs de vivre décemment ».
« On prend note », a prudemment répondu Bruxelles. Les organisations professionnelles agricoles sont plus enthousiastes, mais demandent à voir. C’est dans ce contexte que les députés vont s’attaquer à la loi Grenelle 2, tout début mai. Où va se stabiliser le balancier ?
Catherine Deger