Emeutes de la faim, mener des actions opportunes
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Les médias focalisent actuellement, et à juste titre, sur les émeutes de la faim qui touchent désormais plus de trente pays. 854 millions de personnes souffrent de sous-nutrition, et la hausse des matières premières est un fléau imparable pour elles. Le monde agricole peut, et doit sans doute, saisir ce difficile contexte pour pour montrer les réponses qu’il est en mesure d’apporter, aux côtés des instances nationales et internationales.
Bilan précis d’une semaine où ont afflués les appels à la mobilisation et quelques promesses d’aides. A.D.
Dans l’édition du Monde du 17 avril Jacques Chirac en sa qualité de président de la Fondation « pour le développement durable et le dialogue des cultures », et Jacques Diouf, directeur général de la FAO livrent leurs plaidoyers. Pour l’ancien Président de la République, cette conjonction des périls fait courir au monde un risque sans précédent et « les ingrédients d’une crise majeure sont réunis. » Il souhaite que la communauté internationale « explore » la proposition du président de la Banque mondiale Robert Zoellick d’orienter une partie des moyens des fonds souverains vers des investissements productifs en Afrique.
Jacques Diouf estime que « pour se préserver de crises alimentaires endémiques, l’Afrique devra compter sur son propre potentiel agricole ».
Au tour de l’Unesco de s’appuyer sur le contexte de flambée des prix des produits agricoles, pour lancer, le 15 avril, un coup de semonce avec un rapport plutôt alarmant sur l’agriculture moderne. L’invitant à changer ses règles, soulignant l’inégalité de partage des gains de productivité obtenus depuis 50 ans grâce à la science.
Un rapport qui finalement est en phase, dans les grandes lignes, avec le thème « produire plus et mieux » que soutient le gouvernement français. D’ailleurs le 14 avril, Michel Barnier a soumis au Conseil agricole européen l’idée d’une « initiative européenne pour la sécurité alimentaire » dans le monde. La série de mesures proposées prévoit notamment de donner priorité à l’alimentation dans la production agricole, de réorienter les programmes d’aide au développement vers l’agriculture, et de partager la capacité d’expertise européenne avec les pays les plus pauvres. Cette proposition a reçu un accueil plutôt favorable des représentants des autres États membres, Allemagne et Italie en tête.
Quant aux Etats-Unis, ils ont débloqué environ 200 millions de dollars d’aide d’urgence