Enquête Afssa : Gaucho et Régent non responsables de la mort des abeilles
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Une enquête multifactorielle conduite de 2002 à 2005 sur la Mortalité des abeilles vient de faire l’objet d’un rapport, présenté le 6 février. Il met en lumière le rôle principal d’agents pathogènes. Malgré la présence d’imidaclopride et de fipronil, les chercheurs concluent à l’absence « de mortalité aiguë de colonies ou d’abeilles » liée aux molécules. A.D.
« Absence d’effondrement des colonies d’abeilles tels que décrit par les apiculteurs lors de l’exploitation de certaines miellées au cours de notre étude » Telle est la première conclusion qui ressort du rapport rédigé à l’issue de l’enquête multifactorielle pour déterminer les causes de surmortalité des abeilles par l’unité de pathologie de l’abeille de l’Afssa. Cette enquête qui a débuté en 2002 vient d’être finalisée.
Le rapport que nous avons pu nous procurer est daté du 4 février. Il a été présenté le 6 février.
Les observations ont été conduites sur trois ans jusqu’en 2005. Elles ont porté sur 120 colonies d’abeilles domestiques réparties dans 24 ruchers appartenant à des apiculteurs volontaires. Les mortalités hivernales et en saison apicole, dans l’ensemble de ces 24 ruchers, sont inférieures à 10 %. Ce qui est un taux non exceptionnel en apiculture.
Les mortalités constatées ont été surtout reliées à la présence d’agents pathogènes (varroase, loque américaine ou européenne…) et aux pratiques apicoles préventives mal maîtrisées.
L’équipe de chercheurs de l’Afssa, conduite par Michel Aubert, Jean-Paul Faucon et Marie-Pierre Chauzat a aussi étudié les teneurs en pesticides dans le pollen, la cire, le miel et sur les abeilles à l’issu de chaque visite, soit quatre par an et par colonie.
L’imidaclopride (Gaucho) et son métabolite ont été le plus souvent détectés dans des abeilles (26,2 %), le miel (29 ,7 %) et les pelotes de pollen (57,3 %) à des doses supérieures à la limite de détection (µg/kg). Quant au fipronil (Régent), il est retrouvé dans 12,4 % des échantillons de pollen, 1,7 % de ceux de miel et sur 9,1 % des abeilles. Pourtant, « la présence des résidus d’imidaclopride dans les matrices apicoles n’a pas entraîné de mortalité aiguë de colonies ou d’abeilles, » soulignent les auteurs. En 2005, une expérience en laboratoire au cours de laquelle des abeilles consommaient du sirop contaminé a conduit aux mêmes conclusions.
Toutefois, le protocole de l’enquête n’était pas destiné à mettre en évidence des affaiblissements de colonies.