Enquête antidumping sur le porc européen : « Nous subissons la situation » (A. Richard, Inaporc)
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Une enquête antidumping sur les importations de porcs et de produits à base de porc européens s’est ouverte en Chine , a annoncé le ministère chinois du Commerce le 17 juin 2024. Quatre pays européens, dont la France, son concernés. Anne Richard, directrice d’Inaporc, réagit à ces annonces.
Une enquête antidumping sur les importations de porcs et de produits à base de porc européens en Chine s’est ouverte, annonce le ministère chinois du Commerce le 17 juin 2024. Cette enquête devrait durer un an. La France, l’Espagne, les Pays-Bas et le Danemark sont concernés. Cette annonce intervient après que l’UE ait annoncé jusqu’à 28 % d’augmentation des droits de douanes sur les importations de véhicules électriques chinois à partir du mois de juillet, le 12 juin 2024. À partir du 17 juin 2024, les parties prenantes ont 20 jours pour s’enregistrer auprès du MofCom, sous peine de se voir imposer le droit de douane additionnel le plus haut, annonce le gouvernement le 17 juin 2024. Les acteurs de la filière porcine française seront reçus au cabinet du Ministre le 20 juin 2024.
Comment la filière accueille-t-elle cette annonce de la part de la Chine ?
Anne Richard, directrice d’Inaporc : Pour le moment, nous sommes un peu dans l’expectative. L’enquête se met en place, nous n’avons pas encore tous les détails. Ce que nous pouvons dire c’est que la Chine est un marché important pour nous, notre premier marché d’exportation. Nous réalisons 18 % de notre chiffre d’affaires d’exportations en Chine. Nous venions d’ouvrir depuis peu une nouvelle possibilité d’exportation de nos abats blancs, lors de la venue de M. Xi Jinping en France. Cela nous permettrait d’augmenter de 10 % nos exportations. Nous sommes dans une situation où nous subissons. Nous avions eu des alertes sur une possibilité d’avoir la mise en place d’une enquête anti-dumping. Mais c’était resté au stade du projet. À l’époque, d’autres filières étaient concernées, les produits laitiers par exemple. Cela s’est concrétisé ce matin, nous avons eu la confirmation que le porc était bien dans le wagon de ces enquêtes.
Quelles peuvent être les conséquences d’une enquête de ce type sur la filière française ?
A.R. : En général, la conséquence est l’augmentation des taxes. Aujourd’hui, les taxes d’exportations vers la Chine sont de 12 %. La question à laquelle nous ne pouvons pas répondre est quelle serait l’augmentation potentielle pour notre filière ?
Comment vont se dérouler les prochains jours ?
A.R. : Dans les prochains jours, nous serons en contact avec le ministère. Mais dans le cadre de ces enquêtes, comme d’autres filières ont pu avoir, comme le Cognac par exemple, l’enquête se déroule au niveau des entreprises, une à une. Ce n’est pas une négociation globale. Ce sont les entreprises qui devront répondre. Nous ne savons pas encore ce qui va être contrôlé, parce que nous n’avons pas les dossiers, ni les détails.