Et ailleurs en Europe, quel bilan pour la qualité des blés ?
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Depuis plusieurs semaines, la qualité des blés français focalise l'attention des opérateurs. Mais le mauvais temps ne s'est pas arrêté aux frontières de l'hexagone. Nos voisins aussi enregistrent une baisse de la qualité de leur collecte… et un excès de blés fourragers.
Chez nos voisins aussi, la qualité de la récolte occupe les discussions des opérateurs de la filière céréales. En Allemagne près de 15 % des blés restent à récolter : ce chiffre monte à 25 % en Angleterre. « La pluie a également conduit à une dégradation de la qualité mais dans une moindre mesure qu'en France, constate Sébastien Poncelet, consultant analyste chez Agritel. En Allemagne, le taux de protéines est en retrait : entre 11 et 12, contre 12 à 13 les autres années. En revanche, dans le Centre et le Sud de l'Europe, le bilan est plus sévère. En Bulgarie, la moitié des blés serait touchée et en Roumanie, ce serait près du tiers de la collecte. La Slovaquie ne semble pas épargnée. Ce qui est sûr, c'est que nous assistons à une grande segmentation des blés avec des écarts de prix très importants selon la qualité et les débouchés visés ». La différence de prix entre un blé fourrager et un blé meunier atteint aujourd'hui près de 30 € la tonne, un quasi record dans l'histoire des marchés céréaliers. Car partout, les blés fourragers sont en excès. Une opportunité peut-être pour décrocher des marchés à l'export, notamment vers l'Asie du Sud Est (Inde, Corée du Sud, Bangladesh…) : mais à quel prix ?
En France, il y a aussi du très bon
En France, certaines régions sont effectivement très touchées (cf nos actus des semaines passées) mais Sébastien Poncelet tient à rappeler qu'à l'échelle nationale, le bilan est plutôt bon. « Ne tombons pas dans le catastrophisme au risque de pénaliser l'ensemble de la collecte française ». Les OS sont équipés pour isoler et nettoyer les lots les plus touchés. Certains n'hésitent pas à s'approvisionner dans les départements voisins pour assurer leurs contrats avec les meuniers locaux. Ces derniers effectuent des mélanges, d'après une formule très pointue, pour tenter de rehausser le temps de chute de Hagberg. « Cela fonctionne à condition que le lot le plus faible n'ait pas un indice en dessous de 150 s et qu'il ne dépasse pas 25 % du mélange », confirme un meunier. Face à cette campagne somme toute atypique, l'AGPB a demandé au ministre de l'Agriculture de réunir d'urgence l'ensemble des partenaires de la filière concernés pour mettre en place un comité de suivi de campagne et un observatoire afin de s'assurer que tous les débouchés puissent être approvisionnés. Qu'il s'agisse de la meunerie, de l'alimentation animale, de l'amidonnerie, de l'énergie ou de l'export.