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Excès de pluie, douceur… comment vont les blés ?

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Au nord de la Loire, bon nombre de blés ont les pieds dans l'eau, voire plus. Des blés qui atteignent pour la plupart la phase de tallage, l'un des stades les plus robustes. Heureusement, car pour certains, le « trop » commence à se faire sentir. Quelques jaunissements de feuilles signalent que l'asphyxie des racines a débuté. Si la croissance des plantes peut être pénalisée, voire arrêtée, en situation d'excès d'eau, seule l'immersion totale et continue, pendant plus de quatre jours, entraîne une disparition des plantes. Pour les spécialistes de l'institut technique d'Arvalis, la situation actuelle ne montre donc pas encore de conséquences irréversibles.

Les plantes peuvent survivre à la noyade mais le risque est qu'elles restent chétives quelques temps, avec un rythme de croissance ralenti. Tout dépendra du temps que mettra l'eau à quitter les champs. Car l'enjeu est désormais d'assainir rapidement les sols pour que les racines redeviennent fonctionnelles et se remettent à absorber l'azote, indispensable pour accompagner la croissance des feuilles.

Après un automne doux, ayant favorisé la minéralisation, et un hiver pluvieux, la mesure des reliquats azotés sera plus que jamais utile en sortie d'hiver pour estimer avec précision les besoins réelles de la plante.

Enfin, alors que Météo France annonce une chute des températures dans les jours à venir, force est de constater que le manque de gelées depuis plusieurs semaines n'a pas endurci les plantes. Une chute brutale du thermomètre en dessous de - 10 ou - 15°C pourrait engendrer des dégâts, d'autant que les plantes sont gorgées d'eau ! La séquence climatique des semaines à venir sera donc déterminante.