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Export blé : quelle place pour la France

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Intercéréales a conduit une étude intitulée « Export : prospective et promotion ». Face à une croissance de la demande mondiale en céréales (+ 35 Mt de blé dans les 5 à 10 ans et + 50 Mt de maïs), des exigences qualitatives en hausse de la part des pays importateurs, et des concurrents de plus en plus présents, la France n’a pas d’autre choix que de réajuster sa politique d’exportation.

Et cela commence, dès le champ, par l’implantation de variétés attendues par les clients. La logistique doit elle aussi s’adapter pour répondre, rapidement et efficacement, au rythme des exports. Pour faire face à la hausse de la démographie en Asie, en Chine, en Afrique et au Moyen-Orient, les principaux pays producteurs de céréales devront renforcer leur potentiel de production mais aussi le disponible exportable. Si les pays de la mer Noire et l’Amérique du Sud semblent les mieux lotis, la France a elle aussi une carte à jouer pour devenir incontournable.

Voici les principaux éléments à retenir de cette étude.

  • La place de la France sur le marché mondial des céréales devrait décroitre, face à des concurrents de plus en plus présents, quantitativement et qualitativement.
  • La France devra vraisemblablement recentrer les cibles à convoiter, notamment en Europe : de part la proximité géographique des industries mais aussi face au niveau d’exigence croissante des attentes clients.
  • La Chine reste une zone difficile à appréhender et susceptible de modifier les équilibres mondiaux. France Export Céréales avait déjà évoqué ce point lors du congrès du NACA le 3 mai 2019.
  • Pour connaitre parfaitement les exigences réglementaires et sanitaires des pays convoités, Intercéréales conseille de renforcer les échanges entre les différentes organisations : attachés agricoles, FranceAgriMer, DGAL, Synacomex…
  • Ne pas hésiter à valoriser nos productions auprès des classes sociales les plus aisées en particulier sur le Moyen Orient et plus marginalement sur l’Afrique de l’Ouest : des populations dont les attentes sociétales devraient évoluer dans les années à venir, comme c’est déjà le cas en France et dans certains pays européens. Les exigences environnementales imposées aux producteurs français pourraient ainsi devenir un argumentaire promotionnel.
  • Les parts de marché de la France tendent à se réduire vers certaines destinations traditionnelles, au bénéfice d’origines qualitativement mieux appréciées et souvent plus compétitives. Malgré les efforts consentis cette dernière décennie (plan protéine, normes environnementales), l’adéquation qualitative de nos marchandises ne semble pas aussi performante que celle de certains de nos concurrents. Reste à rééquilibrer la production et le choix variétal, entre marché de volume et marché de spécialité, pour mieux répondre aux différents segments de la demande.
  • Les moyens de stockage, les conditions de récolte et l’organisation logistique (du champ au port) doivent évoluer pour non seulement trouver un levier de compétitivité mais aussi une fiabilité qualitative. Certes le processus de massification reste un facteur d’amortissement des outils, mais la capacité de répondre, qualitativement, aux besoins des clients, devient le facteur de variabilité de nos exportations. A.G.