Export de blé : conforter nos marchés traditionnels malgré la baisse de volume
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Agritel a maintenu ses prévisions pour la production française de blé tendre 2018 à 34,17 Mt, ce qui la placerait comme « la troisième plus faible récolte depuis dix ans », souligne Michel Portier, le directeur général, à l’occasion de la conférence de presse annuelle du 23 août sur Paris. Ce recul résulte de la baisse des rendements de 6,67 % par rapport à la moyenne olympique sur cinq ans, ainsi qu’à un repli des surfaces. « La baisse des cours ces dernières années à incité les agriculteurs à semer un peu moins de blé », explique Michel Portier.
Baisse de volumes chez tous les gros exportateurs
Cette année, aucun des principaux exportateurs de blé de la planète n’est épargné par les aléas climatiques. En Europe, la sécheresse historique devrait amputer de 15 Mt la récolte de blé tendre et blé dur, pour en faire « la plus mauvaise production européenne depuis 2012 ». Au printemps, le manque de précipitation a frappé de plein fouet le Sud de la Russie, et les semis de blé de printemps ont, à l’inverse, été perturbés par l’excès d’eau en Sibérie. « Suite à notre crop tour de juin, nous estimons la production russe à 67,4 Mt, soit un recul de 17,6 Mt », indique Alexandre Boy, responsable de l’analyse marché. Le constat est similaire sur l’Ukraine et le Kazakhstan. « Les exportations sur ces trois pays sont attendues au minimum en baisse de 10 Mt », estime Alexandre Boy. Demeurent l’incertitude sur la consommation intérieure de la Russie et celle de l’Union européenne pour l’alimentation animale, mais une chose est sure : l’offre des grand exportateurs reculera très significativement cette année, de l’ordre de 27 Mt selon Agritel.
Export : bon début de campagne sur l’Algérie
Dans ce contexte de baisse généralisée de la production mondiale de blé tendre, la France doit-elle aller chercher de nouveaux marchés ? Non, à en croire Agritel, ou à la marge. Elle peut certes compter sur une qualité excellente, ce qui n’est pas complètement le cas sur la Mer Noire, mais devra en priorité satisfaire ses clients habituels. « Nous allons surtout conforter nos marchés traditionnels que sont l’Afrique du Nord, l’Afrique sub-saharienne et l’Union européenne », considère Alexandre Boy. Le début de campagne a été dynamique vers l’Algérie. « Le pays importe généralement 500 000 tonnes de blé français chaque mois à cette période. Sur juillet, nous étions entre 800 000 et 900 000 tonnes », constate Alexandre Boy. Août devrait suivre la même tendance.