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Export : un début de campagne toujours morose

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Malgré des volumes et une qualité au rendez-vous lors de la récolte 2023, la visibilité reste floue sur le marché de l’export pour les blés français. La Russie devrait exporter des volumes record sur cette campagne, et l’Ukraine vient challenger la France, notamment sur le marché intra-communautaire.

Export : un début de campagne toujours morose
Export : un début de campagne toujours morose

A l’issue du conseil spécialisé grandes cultures du 13 septembre, les équipes de FranceAgriMer et d’Arvalis ont présenté les résultats définitifs de l’enquête qualité menée chaque année auprès des organismes stockeurs. Pas de grands changements par rapport aux résultats partiels communiqués cet été. Le taux de protéines moyen des blés tendres s’élève à 11,6 %. 89 % des blés tendres affichent un taux supérieur à 11 %. Du côté des PS, la moyenne s’élève à 76,4. « Les prélèvements se font à l’entrée du silo, avant que le travail du grain ne soit réalisé. Ce paramètre pourra donc être amélioré », rappelle Chatou Laouan Brem Boundi, chargée d’études FranceAgriMer sur les enquêtes qualité céréales. « La qualité du blé tendre de cette année devrait donc satisfaire l’ensemble des débouchés du blé », souligne Adeline Streiff, ingénieure au sein du pôle qualité technologique et sanitaire des céréales d’Arvalis.

Forte pression russe sur le début de campagne

Bien que la qualité et les volumes soient au rendez-vous, cela ne veut pas dire que tout est gagné pour le blé français. « Ce début de campagne reste tendu et incertain », estime Benoit Piètrement, président du conseil spécialisé céréales de FranceAgriMer. Sur le marché communautaire, FranceAgriMer a revu à la baisse de près de 250 000 t les exportations de blé tendre français vers l’Union européenne, par rapport aux estimations de juillet. En cause : l’arrivée des blés ukrainiens sur le marché. « En ce début de campagne, nous n’expédions pas vers nos marchés traditionnels, comme l’Algérie », poursuit Benoit Piètrement. Dans les achats du Gasc égyptien, « la Russie reste très majoritaire, même si la France a chargé deux bateaux dans le dernier appel d’offre du 30 août », souligne Marc Zribi, chef de l’unité grains et sucre de FranceAgriMer. Comme pressenti, la Russie devrait être très présente sur cette campagne. « Les principaux observateurs du marché prévoient une récolte russe d’environ 90 Mt. Le potentiel d’export atteindrait donc un niveau historique, d’environ 50 Mt. Cela représente 30 % des exportations de blé tendre dans le monde », souligne Marc Zribi. Sur l’été, la Russie a déjà exporté près de 5 Mt de blé.