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Exposition des agriculteurs et riverains aux pesticides, priorité de l’Anses pour 2014

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Pour l'année 2014, l'Anses, Agence nationale de sécurité sanitaire, de l'alimentation, de l'environnement et du travail, s'est donnée deux grandes priorités : la santé des enfants et les expositions aux pesticides des travailleurs agricoles et habitants proches de zones agricoles. Ce dernier dossier n'est pas une nouveauté pour l'Anses, selon son directeur Marc Mortureux : « Dès sa création, l'Anses a mis en place un groupe de travail spécifique sur ce sujet, pour mieux connaître les conditions d'exposition des travailleurs agricoles aux pesticides. Un travail bibliographique sera publié au printemps, et les résultats finaux début 2015. » Au-delà de ce travail, un focus sera mené sur l'efficacité des vêtements et équipement de protection individuelle. Sont-ils réellement portés ? Si oui, soigneusement ? Et dans quelle mesure sont-ils efficaces ? Marc Mortureux a par ailleurs annoncé à ce sujet que l'EFSA, Autorité européenne de sécurité des aliments, proposerait courant 2014 un guide européen « unique » pour évaluer les pratiques agricoles en la matière. Enfin, sur saisine du Ministère de l’Agriculture, l'Anses va également s'intéresser à la protection des riverains de zones traitées aux produits phytosanitaires. Les résultats sont prévus pour le courant de l'année 2014.


2013, année chargée pour l'Anses

Marc Mortureux a précisé que l'Anses avait été saisie quelque 200 fois en 2013 : « Dans 90 % des cas, les saisines viennent des ministères, les 10 % restant correspondant à part égale à des auto-saisines et diverses parties prenantes telles que les associations ou les partenaires sociaux. » L'Anses a reçu par ailleurs près de 2000 dossiers d'évaluation pour des pesticides, biocides, engrais ou médicaments vétérinaires. Le rythme ne devrait pas ralentir en 2014, d'autant que la loi d'avenir agricole, discutée actuellement au Sénat, confère à l'Anses une nouvelle prérogative : la délivrance des autorisations de mises en marché (AMM) des produits phytosanitaires et leur suivi post-AMM, actuellement dévolue à la DGAL, la Direction générale de l'alimentation du ministère en charge de l'agriculture. « Si la loi est votée, il faudra un vrai travail de fond pour que l'Anses garde transparence et crédibilité », a dit Marc Mortureux, affirmant être « attentif » aux moyens qui seront donnés à l'Anses, dont les effectifs sont réduits chaque année depuis 2010.