Fortes tensions sur le marché mondial des céréales
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Entre des exportations ukrainiennes en nette hausse, un fret maritime perturbé dans différents points du globe et des tensions agricoles dans plusieurs pays, le marché mondial des céréales reste tendu. Le point avec Marc Zribi, chef de l’unité des grains et du sucre de FranceAgriMer.
À l’issue du conseil spécialisé de FranceAgriMer dédié aux céréales, Marc Zribi chef de l’unité des grains et du sucre a, le 17 janvier, fait le point sur le marché mondial des céréales. Et force est de constater que les points d’actualité sont nombreux, à commencer par des exportations de blé et de maïs de l’Ukraine en forte hausse. « Alors qu’elles étaient revenues à zéro en octobre du fait de la dénonciation du corridor maritime par la Russie, elles sont reparties à la hausse. Entre août et décembre, les exportations de produits agricoles atteignent 17 Mt, grâce notamment à de nouvelles voies d’expédition : par le Danube, par voie terrestre et via la mise en place d’un nouveau corridor maritime qui longe les côtes bulgares et roumaines avant d’arriver en Turquie et au Bosphore pour sortie de la mer Noire. » En parallèle, l’USDA revoit à la hausse la production ukrainienne, à 23,4 Mt pour le blé et 30,5 Mt pour le maïs.
Grogne contre les exportations européennes
Une dynamique d’exportation qui irrite certains pays voisins comme la Bulgarie, la Hongrie, la Pologne, la Slovaquie et la Roumanie. « Ces pays ont envoyé une lettre commune à la Commission européenne pour demander la mise en place d’une taxe à l’importation des grains en provenance d’Ukraine. L’objectif ? Montrer que les prix bas agricoles ukrainiens déstabilisent leurs marchés agricoles et créent une concurrence déloyale », explique Marc Zribi.
Les circuits des navires, redessinés
Autre point de tension du côté du fret maritime. Et Marc Zribi de citer « l’insécurité en mer rouge avec les attaques des rebelles houthis contre des navires commerciaux, les basses eaux au niveau du canal de Panama, les tensions au niveau du détroit du Bosphore… Autant d’événements qui redessinent les trajets des navires avec, notamment, un trafic plus important au cap de Bonne-Espérance pour ceux qui rallient l’Europe à l’Asie. » Mais selon lui, « les volumes des flux des grains vers la Chine ne devraient pas être impactés. Seuls les temps de trajets sont allongés. »