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FranceAgriMer liste les impacts du conflit en Ukraine sur les marchés

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Au Sia, le 28 février, FranceAgriMer a, par la voix de Jean-François Loiseau, le président de la commission International, évoqué les enjeux et les risques de la guerre en Ukraine pour le marché des grandes cultures. La liste est, malheureusement, déjà longue.

FranceAgriMer liste les impacts du conflit en Ukraine sur les marchés
FranceAgriMer liste les impacts du conflit en Ukraine sur les marchés

Si aucune pénurie de grains n’est à craindre pour l’heure en France, d’autres conséquences du conflit en Ukraine sont d’ores et déjà envisageables. Hausse des prix du pétrole, du gaz, des engrais, impact sur l’offre et la demande mondiale en blé, maïs, orge et huile de tournesol, hausse du prix des matières premières agricoles avec, à la clé, une insécurité alimentaire pour de nombreux pays (Tunisie, Liban, pays d’Afrique Sub-Saharienne), impact important sur les coûts de production en nutrition animale (tourteaux), un choc sur le marché des engrais… Sans oublier une insécurité juridique sur les contrats et un retour possible des politiques d’achats de sécurisation des approvisionnements en matières premières agricoles chez les grands importateurs. Pour le marché des grains, tout dépendra de la capacité, ou non, qu’aura l’Ukraine à assurer les prochains semis.

Pour rappel :

  • La Russie, c’est 13 % du commerce mondial des produits intermédiaires d’engrais (ammoniac, roche de phosphates, soufre) et 16 % des échanges d’engrais finis
  • L’Ukraine, c’est le 4e exportateur mondial de maïs, le 5e en blé et le 3e en orge.
  • En tournesol, l’Ukraine représente 50 % des exportations mondiales d’huile de tournesol dont 77 % des volumes partent vers l’Inde, l’Union européenne et la Chine.
  • À elles deux, la Russie et l’Ukraine représentent 79 % des exportations mondiales d’huile de tournesol, 30 % du blé et 20 % du maïs.

D’importants tonnages russes et ukrainiens à exporter

Alors que les ports ukrainiens sont bloqués, les volumes qui restent à exporter sont importants : près de 6 Mt de blé et 17,6 Mt de maïs : des clients comme l’Italie et l’Espagne n’auraient que deux à trois semaines de réserve de maïs. Du côté russe, les estimations tablent sur 12,4 Mt de blé, 3 Mt de maïs et 1,1 Mt d’orge encore à exporter.

Pour Jean-François Loiseau, président de la Commission international de FranceAgriMer, il est urgent que la France et l’UE redeviennent « une puissance agricole et agroalimentaire forte. Nous devons réarmer nos filières. » Selon lui, le projet européen Farm to Fork doit être abandonné.