Group’HD pour gérer durablement les solutions herbicides
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La problématique est simple : avec moins de familles de produits pour désherber, des innovations rares et une progression des phénomènes de résistances, les agriculteurs ont tout intérêt à réfléchir leurs interventions dans la durée. Pour mieux caractériser la montée en puissance de vulpin et ray-grass résistants, et aider les conseillers terrain à accompagner les bonnes stratégies de désherbage, le réseau Opticoop (InVivo) a créé cet automne le Group’HD. Il mobilisera pendant au moins deux années 51 coopératives, avec le soutien de trois sociétés (DuPont, Dow AgroScience et Syngenta). Premier objectif : réaliser une cartographie nationale des résistances en prélevant des plantules sur 300 à 350 parcelles, à l’automne et en sortie d’hiver. Un audit des pratiques culturales sur les huit dernières années est également réalisé. Parallèlement, dans les parcelles en échec de désherbage, des plantules sont analysées en laboratoire pour caractériser les mécanismes de résistance. Au final, la compilation de tous les résultats permettra d’affiner les préconisations pour prévenir ou gérer les résistances. Ces travaux ont été présentés à la presse le 12 février, par l’équipe qui anime ce pool et les responsables agronomiques des coopératives 110 Bourgogne et Audecoop. (…) C.D.
//photo : l’équipe animatrice du pool herbicides à Opticoop
(…) Allier analyse et observation des pratiques
Conseiller un agriculteur pour le désherbage de ses parcelles suppose des connaissances agronomiques, certes, mais aussi réglementaires : restriction d’usage pour les AG inhibiteurs de l’ALS, mélanges autorisés, retrait de molécules compliquent sérieusement la donne.
110 Bourgogne certifie son conseil herbicide
« Le désherbage est pourtant le premier poste de gain en protection des cultures dans de nombreuses parcelles », indique Luc Westerloppe, responsable technique de 110 Bourgogne. La coopérative, qui a déjà réalisé une cartographie de la présence des vulpins et ray-grass résistants aux FOPS depuis 2001, a travaillé sur le diagnostic de risque au stade de l’exploitation avec la méthode AFPP. Ses préconisations sont centrées sur l’agronomie : diversification de la rotation, semis plus tardifs, stratégie d’alternance des molécules. « Nous sommes aussi sur des sols caillouteux, poursuit Luc Westerloppe, d’où une présence rapide dans les eaux des produits phytos ». Ces différents motifs ont conduit la coopérative à certifier le conseil en désherbage. Certification réalisée par un organisme tiers (Qualité France) et qui implique que le technicien visite la parcelle, cible son conseil, remette une documentation écrite à l’agriculteur. Une formalisation, en fait, de ce que réalise l’équipe terrain. « Le désherbage c’est 50 % d’agronomie et 50 % de chimie », conclut Luc Westerloppe.
Message identique sur le fond de Laurent Mur, responsable expérimentation à Audecoop. Mais avec davantage de contraintes liées au retour fréquent du blé dur sur les parcelles et aux habitudes de traitements des agriculteurs, souvent aussi viticulteurs, et qui ont tendance à gérer en un seul passage en sortie d’hiver. Sans omettre un nombre encore plus restreint de molécules homologuées ! « Nous sommes proches de l’impasse technique, souligne Laurent Mur. Et souvent, il n’y a pas beaucoup d’autre alternative que de ressortir la charrue. »
Ces deux coopératives entendent prolonger leur réflexion au sein du Group’HD.