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Hausse des prix de l’alimentaire, les agriculteurs « disculpés »

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Le débat était sous-jacent depuis plusieurs mois. Il a jailli à la faveur de la publication d’une enquête dans le n° de mars de 60 millions de consommateurs sur les très fortes hausses d’un échantillon de produits alimentaires, notées auprès de la grande distribution. Et, puisque la politique inclut l’art de réagir à l’actualité perçue au travers des médias, une réunion d’urgence, sous l’égide de François Fillon, le 26 février, était censée déclencher les solutions à cette mise à mal du pouvoir d’achat des Français. La question de la hausse des prix est réel, d’autant plus cruelle qu’elle touche des populations dont l’alimentation est un budget prioritaire, en France et dans le Monde. (…) C.D.

(…) La responsabilité de la grande distribution est pointée autant en France qu’au niveau européen. Ainsi, Michael Mann, porte-parole de la Commission chargé des questions agricoles a rappelé que les céréales ne représentent que 5 % du prix du pain. La Commission renvoie aux autorités nationales la responsabilité d’enquêter sur d’éventuels risques d’entente sur les prix et de clarifier la « part des hausses attribuables aux cours internationaux, d’une part, et aux marges de transformation, intermédiation et distribution, d’autre part ». Appel en phase avec la décision du ministère de l’Economie en France d’engager les services de la DGCCRF fin février sur des contrôles vis-à-vis d’éventuels abus.

Reste que les agriculteurs et leur environnement ne peuvent éluder les questions à venir. Ils vont pouvoir gagner leur vie de leur production. Et il était temps. Mais la reconstitution de leurs marges sera, tôt ou tard, contestée.

Au niveau européen, la suppression de la jachère, des taxes à l’importation des céréales et l’augmentation des quotas laitiers sont venus apporter des éléments de réponse, après des années de politique centrée sur la réduction de la production. Le mouvement semble inversé pour les productions les mieux valorisées : ainsi la Commission estime que la production de céréales pourrait être en hausse de 10 % dès cette année.

Pour Christophe Brasset, directeur général de Nourricia (Aube), il n’y a pas de meilleure réponse à la hausse des prix des matières premières que la reconstitution des stocks. Encore faut-il se protéger de l’impact des fluctuations liées à la pure spéculation.