Huile de palme : pointé du doigt par Total, Avril veut calmer le jeu

La meilleure défense, c’est l’attaque. C’est en tout cas l’analyse que l’on peut avoir sur la sortie du P.D.-G. de Total, Patrick Pouyanné, le 1^er juin. Interrogé sur le sujet de l’huile de palme importée censée approvisionner l'usine de La Mède (13), il avait répondu à des journalistes : « Est-ce que les agriculteurs savent qu’il y a une société, qui leur est affiliée, qui importe 200 000 tonnes d’huile de palme pour faire des biodiesels en France ? » Une manière de cibler, sans le citer, le groupe agro-industriel Avril.

Huile de palme, « seulement 8,5 % » de l’approvisionnement d’Avril

Directeur général d’Avril, Jean-Philippe Puig a précisé ce chiffre, le 13 juin sur France Info. Le groupe n’utilise selon lui que 120 000 tonnes d’huile de palme, « soit seulement 8,5 % de notre approvisionnement, pour 91,5 % d’huile de tournesol et de colza. » Une part d’importation indispensable pour le modèle économique du biodiesel. Sans cette huile de palme, 15 % moins chère que l’huile de colza, le biodiesel serait plus coûteux à produire, et donc à la vente. Dans ces conditions, « il ne serait pas acheté par nos clients », affirme-t-il.

Jean-Philippe Puig précise toutefois que le groupe est prêt, et est même volontaire, pour arrêter d’importer de l’huile de palme, à condition, pour des raisons de concurrence, que cette règle soit appliquée au niveau européen. Une décision qui se joue en ce moment même.