Claude Tabel, UFS, « Les semenciers risquent de souffrir de la situation en Russie »
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« La situation actuelle avec la Russie est très compliquée » a confié Claude Tabel à Référence agro, le 23 février. « Ce pays est un gros importateur de semences françaises, notamment pour les espèces semées au printemps comme le maïs, le tournesol ou la betterave. »
Les eaux territoriales russes sont, depuis le 15 février, considérées comme des zones à haut risque. Les échanges maritimes risquent de voir leurs coûts augmenter, du fait des primes d’assurance. « En ce qui concerne les semences, l’export se fait majoritairement par camions, précise Claude Tabel. Mais nous faisons face à des pénuries de camions et nous ne trouvons pas de transporteurs qui acceptent de se rendre en Russie, d’une part en raison de la situation sécuritaire, mais aussi en raison d’une complexité sans nom. Moscou est aujourd’hui encore plus nationaliste que d’ordinaire, et met toutes les barrières bureaucratiques possibles et imaginables pour favoriser sa production locale. Si 15 jours sont nécessaires pour dédouaner la marchandise, et que le camion est immobilisé pendant tout ce temps, impossible de trouver des volontaires… Les semenciers risquent de souffrir de la situation. » La Russie est le 4ème client de la France en termes de semences, avec 116 M€ de semences exportées, après l’Allemagne (268 M€), l’Espagne (191 M€) et l’Italie (137 M€).
Le 24 février, Euralis annonçait avoir fermé son usine de Tcherkassy, en Ukraine.