Frédéric Guillemin, Soufflet - « Être dépendant de l’Algérie pour 40 % de nos exports de blé tendre peut être fragile »
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À la question, « un possible changement de cahier des charges de l’Algérie risque-t-il de révolutionner les exportations françaises de blé tendre », Frédéric Guillemin, trading manager pour le groupe SOUFFLET, répond « non ». « Cette évolution va peut-être faire évoluer les flux mais de là à parler de révolution, non. Et tant que ce cahier des charges n’est pas acté et diffusé, je ne m’avancerai pas sur son contenu. Cela fait près de dix ans que l’Algérie en parle. Son prochain appel d’offres devrait intervenir d’ici à quelques jours pour couvrir ses achats de novembre : nous devrions donc être vite fixés. » En jeu, un possible assouplissement du taux de grains punaisés qui ouvrirait alors le marché à la mer Noire, dont la Russie.
40 % des exportations françaises de blé tendre partent aujourd’hui vers l’Algérie qui s’approvisionne également en Finlande, en Suède, en Allemagne, en mer Baltique et en Argentine. « Au final, je pense qu’une évolution du cahier des charges algérien et l’arrivée d’une nouvelle concurrence seraient positives : pour que l’on se rende compte que c’est fragile d’être dépendant d’un seul pays pour 40 % de nos exportations ». Pour autant, Frédéric Guillemin reste confiant sur le maintien des échanges entre la France et l’Algérie. « Notre pays possède de solides atouts : la proximité, l’efficacité de chargement dans les ports, la qualité de sa marchandise et la langue… ce qui facilite grandement les échanges ! »