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Où vont partir les 6,5 Mt de blé tendre français exportables ?

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Traditionnel client de la France, l’Algérie pourrait prochainement s’ouvrir au marché russe. Alors que les Chinois restent friands de la qualité française, la destination des 6,5 Mt de blé exportable reste incertaine.

Où vont partir les 6,5 Mt de blé tendre français exportables ?
Où vont partir les 6,5 Mt de blé tendre français exportables ?

Le 16 septembre, à l’issue du conseil spécialisé de FranceAgriMer, Thierry de Boussac, représentant du Synacomex, le Syndicat national du commerce extérieur des céréales, a dressé un premier bilan des exportations de blé français. Et s’est surtout projeté sur les mois à venir.

Incertitude sur l’appétit chinois

« Si la compétitivité du blé français était bonne au début de la campagne, elle s’est quelque peu dégradée fin août pour s’améliorer depuis 15 jours. Historiquement, la compétitivité du blé français s’améliore en deuxième partie de campagne, à partir du mois de janvier, souligne-t-il. Le volume exportable est estimé entre 6 et 6,5 Mt (contre le double l’an passé !), pour une production nationale de 29,5 Mt. » Vers quels pays, en quelle quantité ? Si certaines destinations semblent évidentes, d’autres le sont moins. Les tonnages restent, eux, imprécis. « L’élément déterminant reste la Chine. 850 000 t ont déjà été exportées. Nous estimons entre 1 et 2 Mt le volume global, potentiellement exportable. Tout dépendra du maintien, ou non, de la compétitivité du blé français à l’échelle internationale et de l’appétence chinoise pour cette céréale. »

L’Algérie, cliente de la Russie ?

Autre pays où persiste un doute : l’Algérie. « Cette année, la France ne pourrait exporter que 1,5 à 2 Mt de blé, contre 5 Mt l’an passé », précise-t-il. Et l’Algérie pourrait prochainement s’ouvrir au marché russe : le gouvernement algérien ayant acté un changement du cahier des charges. Le contenu de ce dernier n’est pas encore connu mais le taux de grains punaisés pourrait être réhaussé, de 0,2 à 0,5 %, laissant davantage de place pour les origines russes. « Le prochain appel d’offres algérien est prévu pour la fin du mois de septembre : le nouveau cahier des charges sera-t-il effectif ? Certainement. » Est-ce à dire que la France a définitivement perdu le marché algérien ? « Non, concède-t-il. Les meuniers algériens ont l’habitude de travailler du blé français et nous avons l’avantage de la proximité géographique. Mais nous devons rester vigilants. » Rappelons qu’en année « normale », la France assure près de 60 % des approvisionnements algériens en blé tendre.

Encore de l’incertitude

Parmi les autres clients de la France, citons le Maroc avec une prévision de 0,8 à 1,2 Mt et l’Afrique de l’Ouest, entre 1 et 1,5 Mt. « La parité euro/dollar, la production de l’Argentine (concurrente de la France en Afrique de l’Ouest, la compétitivité du blé russe (ils ont 39 Mt à exporter !) et les conditions de semis pour les prochains emblavements en France sont autant de facteurs à prendre également en compte pour mesurer la dynamique de la France à l’export. »