Grégoire Fauvain, conseiller indépendant - « Les CSP pesaient pour près de la moitié de mon chiffre d’affaires »
Le | Ils-l-ont-dit
Créée en 2022, la structure de conseils Xpert Agro est basée en Auvergne-Rhône Alpes. À sa tête, Grégoire Fauvain. « J’ai commencé mon activité seul, tout d’abord pour accompagner les exploitations dédiées au maraîchage, se souvient-il. Puis, avec l’obligation pour les agriculteurs souhaitant renouveler leur Certiphyto de réaliser un CSP (Conseil stratégique phytosanitaire), j’ai demandé mon agrément. Dans la foulée, j’ai embauché deux salariés. Le déploiement des CSP était l’occasion pour nous d’apporter un accompagnement global, en leur montrant l’étendue de notre offre. En 2023, nous avons réalisé près de 200 CSP : les retours étaient très positifs. Car lors de ces cessions, nous parlions avant tout technique et agronomie. L’occasion d’échanger avec les agriculteurs sur leurs pratiques, d’identifier des leviers pour anticiper les futurs retraits de produits phytosanitaires et réduire leur utilisation. Chez Xpert Agro, nous avons fait le choix de ne pas faire des « coups de tampon », mais de proposer un réel temps d’échange technique autour de la gestion des cultures. Les sujets abordés sont très variés : rotation, réglage des outils, innovations, robotique, fertilisation, auxiliaires de cultures, couverts, travail du sol, biocontrôle, choix variétal… En collectif, le prix était de 410 € par participant, pour une journée. En individuel, la facture était de 640 €. À la fin du CSP nous avons souvent eu des retours comme « je ne m’attendais pas du tout à cela, et les échanges étaient vraiment constructifs et intéressants », confie-t-il.
Décrocher son CSP en visio… un projet en stand by
Et puis fin 2023, pour toucher de nouveaux agriculteurs, dans d’autres régions, l’équipe de Xpert Agro a lancé une formule innovante, pour les plus connectés : réaliser ces CSP en visio, pour limiter les coûts. 35 rendez-vous étaient déjà programmés mais avec les annonces du gouvernement évoquant l’arrêt des CSP dans leur format actuel, tout est à l’arrêt. Certains agriculteurs se sont d’ores et déjà désistés. Nous sommes dans le flou. Nous avons beaucoup investi pour développer cet outil. En août, j’ai également recruté deux nouveaux salariés pour accompagner le déploiement de cette nouvelle offre : j’ai déjà dû me séparer de l’un d’entre eux, faute de visibilité sur l’activité à venir. Les CSP pesaient pour près de la moitié de mon chiffre d’affaires. Une réflexion est en cours pour évoquer le nouveau format des CSP. J’ai fait part au Gouvernement de mon souhait de participer aux échanges. Mais je n’ai eu, jusqu’à aujourd’hui, aucune réponse. »