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Nicolas Broutin, Yara France, « L’impact de la pandémie sur la production mondiale d’engrais a été sous-estimé »

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Nicolas Broutin, Yara France, « L’impact de la pandémie sur la production mondiale d’engrais a été sous-estimé »
Nicolas Broutin, Yara France, « L’impact de la pandémie sur la production mondiale d’engrais a été sous-estimé »

Selon le président France de Yara, Nicolas Broutin, la pandémie de Covid-19 a eu un impact sur la flambée des prix des engrais, qui constitue « une des principales préoccupations de la distribution » concernant le secteur de la fertilisation.

« Le marché semble être tendu durablement, car le coût de l’énergie reste élevé et haussier dans nos prévisions, y compris sur le second semestre 2021, et je pense que l’impact de la pandémie sur la production mondiale d’engrais et les assets industriels a été sous-estimé, confie-t-il à Référence-agro. Les outils industriels dédiés à la production d’engrais sont complexes et fragiles et nécessitent une maintenance préventive : une usine d’engrais doit s’arrêter quasiment un mois par an. En 2020, beaucoup d’industriels ont annulé, reporté ou partiellement mené leurs programmes de maintenance, ce qui a perturbé la fiabilité industrielle. Aujourd’hui, de nombreuses usines dans le monde montrent des défaillances, doivent faire des arrêts prolongés ou voient leur construction ralentie, le tout dans un marché céréalier récemment haussier, où il y a un intérêt à produire en quantité, ce qui génère de la demande. Il semble que la fermeté des marchés soit durable : l’offre est détériorée durablement, il va falloir du temps pour que tout se normalise, et la demande reste soutenue, en particulier dans un marché mondial où la Chine entend remettre en place des mesures pour limiter ses exportations. Même si la participation de cette dernière dans le dernier appel d’offres indien est plus haute que prévu, nous nous attendons à ce que les exportations chinoises soient à nouveau significativement réduites dans les semaines à venir. »